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« Je ne suis pas pour la répression des personnes qui pratiquent l’excision parce que moi-même quand j’ai été excisée, je n’ai pas senti de crime dans le regard des femmes qui m’ont excisée. Certes j’ai eu une forte douleur quand je me suis réveillée, j’ai eu mal mais j’ai vu autour de moi des femmes en pleure qui me soutenaient pour que je m’en sorte d’une situation », a déclaré Martha Diomandé, présidente de l’association Acza, basée à Rennes en France au cours d’une conférence sur les mutilations génitales, le lundi 17 février dernier, à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody.

 

A l’en croire, depuis des années on parle de répression mais l’excision persiste. Donc pourquoi ne pas parler avec ceux qui la pratiquent.

 

« Moi je pense qu’il faut mener plusieurs actions pour amener les gens à changer au lieu de les envoyer en prison. Par exemple, je peux vous dire aujourd’hui que les enfants qui naissent dans la maison que nous avons construite pour les matrones dans le cadre de notre projet ne seront pas excisées parce que nous avons eu la garantie des parents, des matrones elles-mêmes et des chefs. Il y a aussi des enfants que nous faisons parrainer par des personnes de bonne volonté qui prennent l’engagement de veiller à ce que leur filleule ne soit pas excisée. C’est pourquoi nous disons qu’il faut dialoguer », a expliqué Martha Diomandé.

 

Elle a indiqué qu’elle organise aussi une mission dans la région des montagnes à Magouin, pour l’inauguration d’une deuxième maison des matrones qu’elle sensibilise à arrêter l’excision.

 

Elle vient de lancer la deuxième édition d’un festival pour promouvoir les rituels autour de l’excision.

 

« Pour moi, c’est le volet culturel et social qui fait que l’excision dure dans le temps. Il faut donc rassembler les peuples qui le font autour de ces manifestations sans l’acte de l’ablation du clitoris. Cette année, ce festival va rassembler 5 villages qui vont raconter leurs histoires sur l’excision », a-t-elle soutenu.

Abou Adams