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La lutte hégémonique au Front populaire ivoirien(FPI) a pris un tournant décisif, hier avec la démission du vice-président Michel Amani n’guessan. Ainsi, pour le contrôle du tout FPI, le président Pascal Affi N’guessan perd une aile importante. Avec ce départ, l’ancien ministre de la Défense de Laurent Gbagbo donne du grain à moudre à ceux qui l’avaient accusé d’avoir lâché le président du FPI, Pascal Affi N’guessan pour rejoindre le camp des « Gbagbo ou rien ». Toute chose qui avait amené le FPI à réagir et de façon vigoureuse. « Certains chimistes politiques propagent depuis quelques jours des rumeurs, sorties de leurs laboratoires, selon lesquelles le Vice-président du FPI, le Ministre Amani N'Guessan Michel, se serait désolidarisé du Pdt du FPI, Pascal Affi N’Guessan.

Ces rumeurs sont grossières, infondées et mensongères. Elles participent d'une certaine entreprise d'intoxication entretenue depuis déjà plusieurs années par des personnes extérieures au FPI pour semer le trouble dans l'esprit des populations et dont l'objectif final est d'affaiblir le Parti. Le Ministre Amani N’Guessan, membre du groupe de contact mis en place par le président du FPI en vue d'aboutir à l'union au sein du parti est en ce moment à une convention religieuse.

Il a, le mercredi 3 août dernier, en tant que chef de délégation, rencontré divers acteurs de la dissidence du Bas Sassandra en vue d'un rapprochement des positions. Il est à la tâche et en mission pour le Parti et le président Affi N’Guessan », avait dénoncé Jean Bonin Kouadio, SGA chargé de la Communication et du Marketing Politique, le vendredi 12 août 2016 ». Aujourd’hui la réalité est toute autre, elle est là, implacable. L’ancien ministre de l’Education nationale de Laurent Gbagbo décide de devenir « un simple militant de base ». Raison invoquée : « l’échec des différentes tentatives de réconciliation au sein du FPI ». Selon le communiqué de la secrétaire générale, Agnès Monnet, « bien que reconnaissant la légalité et la légitimité de la direction actuelle du FPI, le camarade Amani N’guessan pense que l’efficacité de sa stratégie pour parvenir à l’unité du parti lui impose une attitude de neutralité le mettant à équidistance entre la direction du parti et les dissidents ». Une position que le président du FPI, Pascal Affi N’guessan lui-même croit difficilement. « Il est toutefois resté dubitatif sur l’efficacité de la nouvelle stratégie du camarade Amani pour réconcilier les différentes tendances au sein du parti », rapporte la secrétaire générale du FPI. En effet, cette attitude de Michel Amani N’guessan parait bien curieuse. Car, il est notoirement admis qu’au moment où une maison brûle, les membres devraient rester ensemble, bien soudés pour faire face au drame. Le ministre Michel Amani N’guessan devrait, de l’avis de nombre d’observateurs, devrait donc continuer les négociations pour espérer ramener les dissidents dans la maison commune. En se désolidarisant ainsi, il ruine les espoirs d’un règlement certain de la crise qui frappe son parti ou à tout le moins contribue à radicaliser les positions. Et donc à accentuer la crise au FPI. Car, de toute évidence, le camp des dissidents dira que c’est lui qui a raison si le vice-président jusque-là proche d’Affi N’guessan quitte finalement le navire FPI. Du coup, les arguments avancés par son départ, et abondamment développés au cours de l’une de ses sorties en décembre dernier, ne tiennent plus. « La première chose à réaliser, c’est l’unité au sein du parti. Sans cela, inutile de parler de 2020. Je dirais même inutile de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2020. C’est-à-dire que cette lutte qui consiste à faire l’apologie de tel ou tel, moi je ne suis pas pour cette politique. Tantôt Sangaré ! Tantôt Affi ! Ce n’est pas eux le Fpi. Le Fpi est un tout (…) Je n’ai pas rompu avec Affi, je ne romprai pas avec un militant du Fpi tant que moi-même je suis militant du Fpi. Mais je romps avec cette façon de faire la politique. Aujourd’hui, je ne suis plus l’homme d’un camp. Je ne milite plus pour un camp. Je ne suis plus là pour suivre Affi et puis on va combattre Sangaré ». Voilà qui était clair. Michel Amani N’guessan était déjà sur le chemin du départ. Seulement  qu’il n’avait pas encore trouvé les moyens ni la méthode de le faire savoir à ses compagnons de lutte. Il vient de résoudre, aujourd’hui son équation personnelle qui se posait à lui. Jusqu’à preuve du contraire, la crise au FPI se vit entre les dirigeants et non à la base qui subit leur instrumentalisation.

A.K.