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Rebondissement dans l’affaire Nanan Kanga Assoumou, roi de Moossou contre  Nanan Ahoua Konney, chef du village de Modeste. Dans le camp de Nanan Ahoua Konney, on crie victoire. « Quand vous pêchez avec une ligne, ne soyez pas pressé de tirer dessus dès que le poisson touche l’hameçon. Attendez que le poisson avale complètement l’hameçon avant de tirer. Là vous êtes sûr de faire une bonne pêche», nous dit le chef de village de Modeste. Cette parabole signifie que ses détracteurs sont pris à leur propre piège. En effet, dans le mois de juin dernier, le roi de Moossou, Nanan Kanga Assoumou et ses deux notables, Bogui Watta et Jean Baptiste Bognini avaient été reconnus coupables de faux et usage de faux dans les ventes illicites de terrains à Modeste. Tois mois de prison avec sursis avaient été retenus contre les faussaires par le Tribunal de Grand-Bassam. Arguant qu’il a été jugé par défaut, le roi fait opposition de la décision. Après les vacances judiciaires, l’audience de l’opposition s’est tenue le mercredi 19 octobre dernier. Le roi de Moossou, ses conseillers et leurs supporters ont pris d’assaut la salle du jugement. Mais dès l’entame du procès les choses se compliquent pour le roi. En effet, comme préalable Madame le procureur dira qu’il y a eu appel de l’opposition. Un piège qui prend les avocats des chefs coutumiers de Moossou. Puisqu’ils ne le savaient pas et en plus le délai pour faire appel a expiré. Les avocats du roi sont donc frappés de forclusion. Du coup, le tribunal de Grand-Bassam se dit incompétent à connaître de la suite de cette affaire. Et quand la cour d’appel va se prononcer, pas sûr que le roi et ses conseillers puissent avoir gain de cause. Seul recours qui leur reste étant devant la cour de cassation. Mais là encore, la partie est loin d’être gagnée.

Les avocats de Nanan Kanga Assoumou rougissent. L’un d’eux traite l’un de ses collègues du camp Nanan Ahoua de malhonnête. Le mercure monte dans la salle d’audience. Le juge tente de calmer les uns et les autres. Il se retire avec les protagonistes dans un bureau. Mais la négociation échoue. Et les avocats sortent les premiers. Celui qui défend Nanan Kanga empoigne celui qui défend Nanan Ahoua et tente de le prendre par le collet. Celui-ci ne se laisse pas faire. Les gendarmes commis à la sécurité du procès interviennent aussitôt. Ils parviennent à les séparer. Une situation qui déshonore la corporation. Un huissier a dû présenter des excuses à la cour. C’est ainsi que l’audience a pris fin en queue de poisson. Tout énervé, l’avocat bagarreur a pris sa voiture et a quitté le tribunal en trombe.

 

A.K.