Côte d’Ivoire / Litige foncier à Modeste (Grand-Bassam) : Un escroc activement recherché
Le litige foncier qui secoue depuis quelque temps le village de Modeste, dans le département de Grand-Bassam prend une allure inquiétante. Si les autorités ivoiriennes ne prennent pas toute la mesure de cette affaire, le litige qui a déjà causé des morts et des blessés, risque d’embraser toute la zone et de se transformer en tragédie. Tout ceci, par la faute d’un certain Derou Guéi. En effet, avec la complicité de ses parrains qu’il ne cache d’ailleurs plus, cet escroc a, usant du faux, réussi à vendre illicitement plusieurs parcelles de terrains appartenant au village de Modeste y compris la forêt sacrée et deux cimetières appartenant à Vitré 1 et Modeste. Aujourd’hui, activement recherché, depuis mars 2016 par a gendarmerie de Grand-Bassam, l’homme n’hésite pas à apparaître pour narguer ses victimes. Par soit transmis N°1316/D/PR-AR/TPI du 29/03/2016, le chef de la section recherche Abidjan a envoyé un message aux fins de « rechercher activement le nommé Derou Guei né le 28 mai 1974 à Bagouri S/P de Vavoua, fils de feu Lokpai Derou et de Debode Goessi Suzanne, promoteur immobilier domicilié à grand-Bassam, de nationalité ivoirienne ». Dans le cadre de cette même affaire, le chef du village de Moossou, Nanan Kanga Assoumou, cité commé l’un des parrains du sieur Derou, a été condamné à 3 mois de prison avec sursis avec ses complices par le tribunal de Grand-Bassam en juin dernier. Mais Derou Guei court toujours malgré ses hauts faits d’escroquerie. Ne pouvant plus supporter cette humiliation et fatigués par les tentatives infructueuses de résoudre ce problème par les voies légales, les jeunes du village de Modeste se préparent à riposter contre leur bourreau et les « microbes » à sa solde. Mais avant, un collectif de jeunes propriétaires terriens de Modeste interpelle l’Etat et met les éventuels acquéreurs de terrains en garde contre l’escroc. « Derou Guei vient de l’ouest, il n’est pas de Modeste, il n’a pas de terres à Modeste, il n’a aucune société agréée par l’Etat de Côte d’Ivoire. Il a fini de vendre les terres des Ebrié, il vend les terres de Modeste. Il a fait des morts, des blessés, il a appauvri des familles de Modeste pour entretenir des bases arrières, des milices, des microbes. Parfois il a vendu des terres à plusieurs personnes », a accusé Moossou Kouamé, jeune propriétaire terrien de Modeste. « Derou Guei agresse, tue les populations de Modeste par sa milice. Nous attirons l’attention des autorités ivoiriennes pour mettre fin aux agissements du sieur Derou Guei », renchérit Kablan N. un autre jeune du village de Modeste. « Le cimetière et la forêt sacrée de Modeste ont été vendus, le cimetière de Vitré 1 a été vendu par Derou Guei et son parrain. De même que les terres des villages intermédiaires comme Vitré 1, Vitré 2, Impérial. Alors que les terres appartiennent à des familles de Modeste », a révélé Arsène Kimou Kouamé. Le collectif indique que Derou Guei n’hésite pas à se servir des milices et microbes qu’il entretien régulièrement pour accomplir sa sale besogne. Dans une note adressée au commandant de brigade de Grand-Bassam, le 11 août 2011, le Préfet invitait à arrêter les faussaires. « Il me revient de façon récurrente que les personnes dont les noms suivent : messieurs Senou Serges Roland, Derou Guei, Otto Maurice, Lorougnon Jacques et Madame N’guessan Collette s’adonnent à la vente illicite de terrains dans le village d’Anani. Le faisant, ils sèment des troubles dans le village de Modeste et les quartiers afférents. Le constat est nombreux et pour éviter ces genres de comportement, je vous demande de les interpeller pour leur réclamer le titre de propriété qui leur permet d’agir de cette manière… ». Ce courrier de Bernard Douabou Gnina est encore d’actualité. Aussi, « les jeunes, les populations et les dignes fils du village de Modeste appellent-ils les acquéreurs de terrains, promoteurs et investisseurs à la vigilance afin de ne point se laisser gruger par les faussaires de tout acabit à la recherche du gain facile », avertit le collectif. Par voie de presse en date du 2 septembre, Derou Guei avait accusé le chef de Modeste de harceler les acquéreurs de lots. « Estimant que seul le chef de Moossou avait le droit d’autoriser les travaux sur ces terrains ». Le tribunal, condamnant le chef de Moossou a jugé que Kanga Assoumou ne pouvait pas se prévaloir de sa qualité pour opérer des transactions sur les terres de Modeste.
A.K.