Côte d’Ivoire / Pale Dimate, candidat indépendant à Bouna et Bouko : « Nous sommes victimes d’un braquage électoral »
Pale Dimaté, candidat indépendant malheureux aux dernières législatives à Bouna accuse ses adversaires d’avoir fraudé. Il a saisi le conseil constitutionnel pour voir invalider le scrutin. Malheureusement, le conseil constitutionnel, dans ses décisions d’hier, ne lui a pas fait droit.
Vous contestez les résultats des législatives issues de la circonscription électorale 028 de Bouna commune et Bouko sous-préfecture auxquelles vous avez été candidat ? Que s’est-il passé ?
Il faut dire qu’il y a eu beaucoup d’irrégularités. Parce que pendant les campagnes, nos adversaires ont retiré les cartes d’électeurs, nous ne savons pas ce qu’ils en ont fait. Ensuite ils ont porté des tee-shirts à l’effigie du chef de l’Etat. Or le code électoral interdit cela. Ils ont tenu des réunions où leur slogan était ‘‘ils gagnent ou ils gagnent’’. Ce qui veut dire pour eux que n’importe comment, ils doivent aboutir à un braquage électoral qu’ils ont juste confirmé le jour des élections. Nous avons constaté plusieurs dysfonctionnements le jour des élections. D’abord, dans les bureaux de vote, les résultats qui sont donnés, il est à constater que le nombre de votants est supérieur au nombre d’inscrits. Je veux parler de Pouan, de Vragbo, de Bromakoté village, de Bouna centre, Bouna 3 et Bouna 2…Sans compter que dans ces villages, il y a ces cas-là aussi. Ensuite, il y a eu des PV sans stickers. Il est dit dans le code électoral que s’il n’y a pas de sticker, le bureau se met d’accord pour signer. Mais les PV que nous avons eus, ne portent pas de signature. La chose la plus grave, c’est qu’à partir de 16 heures déjà, les militaires qui sont chargés de veiller à la sécurité ont plutôt opté pour un camp. Je suppose qu’ils ont reçu des mots d’ordre un peu partout. Ils ont chassé tous nos représentants, tous nos superviseurs et nous-mêmes candidats qui avons droit conformément au code électoral de faire dépouiller le vote en notre présence. Nous n’y avons pas assisté. Ils nous ont empêchés. Et les voix qu’ils ont données à notre adversaire souvent dépassent le nombre d’inscrits. Alors fort de ces dysfonctionnement, de cette tricherie en mase, nous avons refusé de reconnaitre les résultats. Nous n’avons pas signé. Et nous étions surpris que le mardi, on annonce à la télévision des résultats que nous ne reconnaissons pas.
Comment vous vous êtes procurés ces procès-verbaux que vous brandissez alors que vos représentants ont été chassés des bureaux de vote ?
Les PV ont été distribués complètement au dehors. Nous ne disons pas « on dit ». Mais nous affirmons que nous et nos superviseurs avons été chassés des bureaux de vote. Ils ont distribué les PV dehors. Ce sont d’ailleurs des PV fabriqués qui ne comportent pas de stickers. Nous avons des preuves palpables pour dénoncer cela. Nos représentants n’ont pas participé aux dépouillements. Nous sommes partis à l’EPC Catholique, un peu partout pour assister, on nous a empêchés. Donc nous sommes fondés à dire qu’il y a eu tricherie et braquage électoral.
Où en êtes-vous avec le Conseil constitutionnel après votre recours en annulation ?
Nous avons déjà saisi un avocat qui a fait diligence pour déposer notre requête auprès du conseil constitutionnel. Nous attendons qu’il nous appelle. Et nous sommes prêts à apporter la preuve encore. Tout est entre les mains des conseillers constitutionnels. Je pense qu’ils diront le droit. Toutes les preuves que je viens de signaler sont des preuves manifestes, palpables qui montrent que nous avons gagné les élections. Nous sommes victimes d’un braquage électoral parce que toute l’armada du RHDP était-là et il y a eu menace. Les agents du conseil régional ont été menacés. On les a empêchés de faire la campagne. Ce qui montre qu’ils sont convaincus de notre puissance sur le terrain, notre capacité de mobilisation et que le peuple était avec nous. Et qu’ils sont sûrs qu’on devait gagner. Il fallait donc utiliser leur dernière stratégie qui était d’utiliser l’armée qui a pris parti pour un camp. Là aussi, je dis qu’il faut qu’on reprenne les élections et qu’elles se passent de manière transparente. Et que celui qui a gagné soit content de gagner et que celui qui a perdu félicite le gagnant. Pour l’heure, nous ne reconnaissons pas ces résultats.
A.K.