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La culture ivoirienne, à l’instar des autres cultures africaines, regorge de richesses incommensurables. Les traditions, les valeurs, les acquis intellectuels et les savoir-faire propres aux peuples ce pays de l’Afrique de l’Ouest ont été des éléments identitaires non négligeables. Les œuvres d’art (pagnes, pots, statuettes, …), les différentes cérémonies (mariages, funérailles, fêtes de génération, fêtes d’igname,…), les jeux (atrèlè, soholé, …), les autres comportements (contes, techniques de chasse et de pêche, croyances, …) et surtout les danses traditionnelles sont de véritables atouts de notre beau pays dans la haute compétition culturelle de l’ère de la mondialisation. Ces danses sont en perte de vitesse dans le V-Baoulé. Le Goli, jadis apprécié de tous et exécuté partout dans le Centre du pays n’existe pratiquement plus dans plusieurs villages. L’Adjémlé, l’Adréba, le Kôtou, le Gbô, l’Attougblan, l’Adjoss, le Djomlo, l’Adjanou, pour ne citer que ceux-là, ne connaissent pas de meilleur sort.

Quelles en sont les causes ?

La religion pratiquée par le peuple baoulé est l’animisme. L’implantation d’autres religions comme le christianisme, l’islam, le bouddhisme, …, contribue à faire changer de comportement aux pratiquants. Toute adoration, toute danse et autre comportement culturel ancien sont bannis car contraires aux enseignements des nouvelles croyances. Ce sont des actes taxés de sorcellerie. Participer à des danses traditionnelles est condamné. Certains guides religieux vont jusqu’à briser les liens solidement tissés dans des familles en accusant des géniteurs de sorciers qui chercheraient à tuer leur progéniture. Le complexe d’infériorité est aussi une cause de la négligence des danses traditionnelles. Les Africains pensent que ce qui vient d’ailleurs est le meilleur. Le peuple baoulé ne tord malheureusement pas le cou à cette règle qui n’est pas toujours fondée. Certains comportements occidentaux peuvent être bons, d’autres non. Les moins bons sont la plupart du temps les plus nombreux. Le déplacement massif des Baoulé vers les villes pour chercher un mieux-être et les zones forestières pour cultiver le café et le cacao a vidé les villages du Centre de la plupart de leurs danseurs, de leurs chanteurs et de leurs joueurs d’instruments de musique.

Quelles solutions envisager ?

Dans le village planétaire, une question se pose à tout peuple, à tout pays ou à tout continent compétiteur : que puis-je présenter d’original et de spécifique au reste du monde ? La réponse à cette question nous amène à faire des propositions au niveau des danses traditionnelles du V-Baoulé. En effet, il faut renouveler toutes les danses et les enseigner aux jeunes générations qui seront chargées de les transmettre aux générations futures. Pour maintenir les populations du Centre sur place, il faut s’engager résolument dans le développement de cette zone en y créant des usines, des écoles (du primaire au supérieur, des centres de formation (sports, danses, …), des forêts classées pour renouveler le couvert forestier, des centres d’action culturelle, des coopératives , etc. Vivement que les cadres du V-Baoulé prennent conscience de cette urgence pour se pencher véritablement sur les problèmes réels des populations au lieu de les utiliser à des fins politiques.

Source : Attounglant.net