Côte d’Ivoire / Un mercenaire du CCDO blessé dans une attaque à Bouaké
2018 sera-t-elle la répétition de 2017 ? En tout cas, les choses comment mal et ressemblent au début de l’année écoulée. Alors qu’à la cérémonie de présentation de vœux, le jeudi 04 janvier 2018 au chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le chef d’état-major général des armées et le ministre d’Etat, ministre de la Défense rassuraient sur le retour de la discipline dans l’armée et l’état sécuritaire du pays, des tirs ont été entendus ce vendredi entre 1h et 4h du matin dans le quartier de Dar-Es-Lam et au 3ème bataillon de Bouaké. On déplore un blessé par balles conduit immédiatement au CHU de Bouaké.
Il s’agit de Tuo Sibri Kassoum et serait un ex-combattant mercenaire au sein du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO), une unité d’élite d'intervention mixte. Cantonnée dans un premier temps à Abidjan, cette unité s’est déployée par la suite à Bouaké puis à Yamoussoukro depuis 2015. Ce soldat travaille sous les ordres du lieutenant Traoré Amoudé. Sa vie serait hors danger, suite au succès de l’intervention chirurgicale qu’il a subie.
Cet ex-combattant enrôlé au sein du CCDO aurait reçu une balle dans le dos, suite aux échanges de tirs entre l’unité à laquelle il appartient et des hommes armés à bord d’un véhicule noir de marque mercedes à quelques encablures de l’Epp Dar-Es-Salam, dans un quartier réputé QG des ex-combattants démobilisés, rapportent des témoignages.
Toujours selon des témoignages recueillis sur place à Bouaké, épicentre des différentes mutineries qui ont secoué le pays en 2017, les autres coups de feu qui ont été entendus au 3ème bataillon à Sokoura, un autre quartier populaire au nord de la commune, sont la conséquence d’une altercation interne entre militaires au camp. Information confirmée quelques heures plus tard par le Colonel N’goran, Commandant de la 3ème région militaire à Bouaké, joint au téléphone. Là pour des questions de sûreté nationale, les langues des responsables militaires sont pour le moment clouées au pilori sur le bilan des victimes et dégâts.
C’est un secret de polichinelle, que dire que cette situation n’est pas surprenante dans la mesure, où des murmures de soulèvements sous-jacents de militaires étaient d’actualité depuis quelques temps, pour, disent-ils, réclamer des primes.
Après les « sincères excuses » présentées au président ivoirien par le CEMA en promettant que l’armée se consacrerait désormais « à son devoir, uniquement à son devoir », l’assurance donnée par le ministre d’Etat, ministre de la défense, Hamed Bakayoko qu’« il n’y aura pas de mutinerie en 2018 », voilà que naissent des inquiétudes sur la stabilité du pays. Quelle trahison !
D.V.K