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Le gouvernement ivoirien, représenté par le ministre de la Fonction Publique et de la Réforme administrative, Pascal Abinan, et les leaders du collectif des syndicats des fonctionnaires et agents de l’Etat ont pu trouver mardi dernier un accord qui donne une chance à la trêve sociale tant souhaitée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet accord qui intervient après la radicalisation qu’affichait les syndicalistes aux lendemains de la suspension de leur grève le 30 mars 2017, augure de temps meilleures pour le dialogue sociale en Côte d’Ivoire.   « Certains camarades ne comprennent pas toujours notre stratégie, celle de la négociation, et auraient souhaité que nous soyons dans la confrontation directe », a avoué dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme nationale des syndicats des organisations professionnelles du secteur public, qui a mené la grève du 9 au 30 janvier dernier. Les leaders syndicaux décident ainsi de sortir de la logique du bras de fer avec l’Etat, pour donner une chance à un règlement pacifique des problèmes avérés des travailleurs, comme l’ont conseillé plusieurs leaders religieux, coutumiers, politiques, etc. -ils menaçaient de reprendre la grève le 10 Mars dernier-.  Cela dit, malgré l’absence d'entente sur le paiement des arriérés de salaires -principale revendication des fonctionnaires-  et la grogne au sein de la fonction publique, les discussions entre le gouvernement et les syndicats se poursuivent pour obtenir un accord pour une trêve sociale. « Depuis lundi, nous avons démarré les discussions dans le cadre mis en place par le gouvernement, qui souhaite une trêve dans l’ensemble du secteur public. Nous, nous souhaitons que l’ensemble de nos problèmes soient réglés. Nous allons rentrer dans le vif du sujet très rapidement », a confié Théodore Gnagna Zadi à Jeune Afrique.

 

« Nous faisons confiance au gouvernement »

 « En janvier, poursuit-il très confiant, nous avions cinq revendications. Quatre ont été résolues : c’est l’expression de la bonne volonté du gouvernement. Sur la question restante, celle des arriérés, nous pensons que la mise en place d’un cadre de discussion pour parler de la trêve est un bon signal. Nous avons bon espoir d’aboutir et nous faisons confiance au gouvernement pour qu’il apaise la situation.». Aussi le leader syndical a-t-il déploré le fait que certains de leurs camarades ne comprennent pas toujours leur stratégie de lutte à travers la négociation. « Cela n’est pas toujours bien compris, et c’est pour cela que nous menons un travail sur le terrain : pour que la tension baisse et que les choses rentrent dans l’ordre (...) Nous demandons aux camarades qu’ils nous laissent le temps d’observer la bonne ou la mauvaise foi du gouvernement dans cette négociation », a-t-il lancé à l’endroit des travailleurs de la fonction publique.

En définitive, l’on peut aujourd’hui croire en ces négociations, espérer une solution définitive aux revendications des syndicats, et partant, la fin de la grogne sociale dans le secteur public. Laquelle grogne, qui, on ne le dira jamais assez, perturbe des secteurs importants de la gouvernance du pays. Notamment, la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur, l’économie, l’Administration publique, etc.

Abou Adams