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Deux témoins du ministère public ont comparu à la barre ce jeudi au procès de l’ex-Première dame de Côte d’Ivoire poursuivie pour crime contre l’humanité.

Ils ont été interrogés sur la marche du 3 mars 2011 des femmes d’Abobo qui aurait occasionné selon les organisateurs la mort de 7 par des éclats d’obus.

Il s’agit d’une organisatrice de cette marche, Ouattara Rokiya et d’un encadreur du nom de Bamba Moussa.

Dame Ouattara a été la première à comparaitre à la barre où elle a affirmé au cours de son interrogatoire par le Président de la Cour d’assises, Bouatchi Kouadio qu’elle est convaincue que des chars ont tiré sur les marcheurs qu’elle n’a pas vu.

En réponse à la question du juge qui voulait savoir si d’autres personnes avaient pris part à cette marche, elle a affirmé qu’elle a noté la présence unique des femmes.

Cette réponse n’a pas convaincu la Défense qui lui a demandé, si elle connaissait Sylla Ayouba et Tioté Yacouba qui auraient pris part à cette marche.

«J’étais au milieu des marcheurs, s’il y avait des hommes je n’ai pas remarqué leur présence. Peut-être qu’ils étaient sur les côtés, » s’est défendue le témoin.

Après les explications de dame Ouattara, le second témoin, Bamba Moussa, l’un des encadreurs de la marche du 3 mars 2011 est venu à la barre pour donner sa part de vérité sur ce qu’il a vécu ce jour-là.

Malheureusement, ce dernier va laisser la cour et la Défense sur sa faim avec ses déclarations qui étaient teintées de « mensonges » vue la réaction des avocats de la Défense.

Ce témoin s’est d’abord présenté comme le père de la victime Bamba Massiami qui aurait trouvé la mort lors de la marche alors qu’il n’en était rien.

Malheureusement il a été suivi par le parquet général et la partie civile lorsqu’il a montré le certificat de décès de Bamba Massiata et son extrait de naissance de la jeune fille qui porterait son nom.

Il a fallu que la défense découvre la supercherie du parquet au moment où elle a pris la parole.

Elle a affirmé que le père biologique de la victime était, l’ainé du témoin et il se nomme Bamba Mamadou. Ce dernier a effectivement reconnu que la Défense a dit la vérité et qu’il était l’oncle de Bamba Massiami.

C’est la déposition du père de la victime qui a attiré l’attention de la Défense ainsi que les incohérences dans les déclarations du témoin.

"Connaissez-vous le président de l’association des parents des femmes de la marche ?"

En réponse à cette question de la Défense, le témoin a dit non. Pourtant le président de cette association n’être autre que son ainé, Bamba Mamadou.

Convaincu désormais que le témoin ne faisait pas un témoignage basé sur les faits avérés, la Défense a poursuivi son interrogatoire en vue de le déstabiliser.

Dans sa déclaration, le témoin avait affirmé qu’il n’était pas sur les lieux au moment où les obus mortels ont été lancés, mais toutefois, il a précisé qu’il a découvert 7 femmes tuées sur le champ lorsqu’il est allé chercher le corps de sa « fille ».

La Défense va le prendre à contrepied avec la déclaration d’un témoin du nom de Sylla Ayouba qui a affirmé que sa fille était décédée à l’hôpital après son transfèrement.
Bamba Moussa a malgré cela soutenu qu’il a vu 7 corps sans vie lorsqu’il est allé prendre celui de la fille de son ainé.

Alors qu’il affirmait que ce sont trois chars qu’il avait vu passer qui ont tiré sur la foule composée de femmes, le témoin s’est rétracté en confirmant à la défense qu’il a plus tôt entendu le bruit des canons.

A la question de savoir quel était l’implication de l’ex-première dame dans cette affaire des femmes d’Abobo.

«Elle était au pouvoir, les chars lui appartenait, elle est impliquée et elle doit payer les pots cassés, » a répondu le témoin.

En réalité si la Défense doute des propos de ce témoin à charge, ce dernier a affirmé à la barre qu’il n’a jamais été auditionné durant les trois ans de l’instruction de cette affaire et qu’il intervenait pour la première fois ce jour dans cette affaire de marche des femmes d’Abobo.

koaci