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Dans l’univers des arts visuels, le plasticien-psychothérapeute Djiré Mahé fait partie des figures de proue de la culture ivoirienne. Auteur de plusieurs œuvres de recyclage, il essaie depuis son atelier pittoresque de Bingerville, de donner vie aux objets abandonnés et aux âmes.

Que devient l’artiste isolé depuis quelque temps des grandes expositions d’art ?

Mon esprit est positif. Je tiens encore débout dans mon atelier pour toujours créer. Dans la création, je fais de la sensibilisation vers la paix et la protection de l’environnement. En recyclant les objets obsolètes que je récupère partout. Notre objectif est de sensibiliser la population quant à la protection de l’environnement. Nous sommes en année internationale de l’environnement.

Malheureusement, le doyen a connu quelques difficultés de santé.  Je suis atteint de tremblement de membres qui m’empêche de travailler. Cela remonte à deux années. Avec l’aide des bonnes personnes, je m’en sors assez bien.

A quand remonte votre dernière œuvre ?

J’ai organisé une exposition dans un espace de Bingerville. Elle a connu un plein succès. Ce n’était pas un succès financier mais moral. C’était la première fois qu’un artiste organise une exposition de cette envergure à Bingerville. J’ai été satisfait sur le plan moral et social. J’ai remercié le maire de Bingerville en lui offrant une carte de la Côte d’Ivoire taillée sur du bois. C’est une façon pour moi d’amener les maires de Côte d’Ivoire à soutenir leurs artistes. L’art est une manière de communiquer entre les individus.

Les mesures de sensibilisation ont-elles vraiment un impact dans la ville ?

L’urbanisation, c’est l’art de développer la cité. En construisant des maisons, des routes, je ne pense pas que nos urbanistes pensent à la protection de l’environnement. Il faut créer des moyens qui empêchent de détruire la nature. L’environnement mérite qu’on réfléchisse davantage par rapport à l’urbanisation à outrance. On détruit l’environnement terrestre au profit des habitations. Il faut faire attention à l’urbanisation excessive au détriment de la protection de l’environnement. Vous voyez que Bingerville jusqu’à la lagune Aby est devenu un terrain de lotissement de par sa frontière avec Abidjan. La nature a perdu sa place à Bingerville. Même les animaux sont menacés. Le gouvernement doit prendre des mesures pour protéger l’environnement.

Entretien réalisé par

Aimé Dinguy’s N.