CAN / La Côte d’Ivoire éliminée au 1er tour, Maroc et RD Congo en quarts
La Côte d'Ivoire, tenante du titre de la Coupe d'Afrique des nations, a été éliminée par le Maroc (1-0) mardi et ne verra pas les quarts de finale de l'édition 2017, contrairement à la RD Congo, tombeuse du Togo (3-1).
La RD Congo, qui termine en tête du groupe C, affrontera en quart de finale le 2e du groupe D (le Ghana, l’Egypte ou le Mali) le 29 janvier (16h00 GMT) à Oyem. De son côté, le Maroc affrontera le leader de ce groupe D, le même jour (19H00 GMT) à Port-Gentil.
Encore un favori au tapis ! Après le Gabon, pays-hôte, et l’Algérie du Ballon d’Or africain Riyad Mahrez, c’est la Côte d’Ivoire, championne en titre, qui voit son aventure s’achever dès le 1er tour dans un stade d’Oyem aux trois-quarts vide, et où seul sa centaine de supporters a essayé de mettre de l’ambiance jusqu’au bout.
Le Maroc, qui n’avait besoin que d’un point pour rejoindre les quarts, a fait mieux. Grâce à une inspiration géniale de Rachid Alioui (64e), entré en jeu à la 42e minute après la blessure de Aziz Bouhaddouz, les « Lions de l’Atlas » ont mis fin au règne des « Eléphants ».
Pourtant le 3-5-2 de Renard n’avait pas de secrets pour eux, qui ont décroché le titre continental il y a deux ans grâce à ce même dispositif. Mais face au verrou marocain, mené par le capitaine Mehdi Benatia intraitable dans les duels, et à la maîtrise collective globale des « Lions de l’Atlas » dans le repli défensif et sur les contres, les Ivoiriens se sont heurtés à un mur.
Après un round d’observation d’une vingtaine de minutes, où aucune équipe n’a voulu se livrer, le Maroc tentait d’endormir son adversaire en lui laissant la possession tandis que les Ivoiriens peinaient à emballer la rencontre.
Alioui, « coaching gagnant »
Le premier coup de chaud, qui a surgi du côté marocain, a lancé la rencontre. Sur un coup-franc concédé par Serge Aurier, idéalement placé en l’entrée de la surface, Fayçal Fajr enroulait son ballon juste comme il faut au-dessus du mur ivoirien, mais son tir heurtait la transversale de Gbohouo, battu (25e).
Premier avertissement sans frais qui a eu le mérite de réveiller les « Eléphants ». Car coup sur coup, Salomon Kalou, titularisé à la place de Max-Alain Gradel, a falli être à l’origine de l’ouverture du score: d’abord en glissant une passe parfaite dans l’intervalle pour Zaha, qui manquait toutefois son duel (37e), puis en butant à bout portant de la tête sur le décisif Munir après une déviation de Bony (42e).
En seconde période, Michel Dussuyer a tenté d’apporter plus de dynamisme au milieu et de subtilité dans la dernière passe en faisant entrer le Niçois Jean Seri à la place de Cheick Doukouré (52e). Mais le « coaching gagnant » de la soirée a été signé par son prédécesseur Hervé Renard.
Alioui, co-meilleur buteur de Ligue 2 avec Nîmes mais remplaçant au coup d’envoi, a conclu un contre éclair en plaçant une sublime frappe enroulée des 25 mètres qui a lobé Gbohouo, trop avancé (64e), juste après avoir intelligemment temporisé avec le ballon devant Eric Bailly. L’unique but de la rencontre.
Car si les Ivoiriens ont tout tenté pour sauver l’honneur, c’est le Maroc qui aurait pu alourdir la marque si Hamza Mendyl n’avait pas manqué son duel en fin de match (81e). En Afrique, le football se joue à 11 et c’est Renard qui gagne à la fin… A confirmer toutefois au prochain tour.
Le Togo impuissant
De son côté, le Togo est resté sans ressources : les hommes de Claude Le Roy n’ont rien pu faire mardi (3-1) face à la RD Congo qui, déterminée et parfaitement organisée, termine en tête de son groupe C et se qualifie pour les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2017.
« Si j’ai pris l’avion pour venir à la CAN au Gabon et perdre après deux matches, ça ne sert à rien », avait pourtant martelé le capitaine togolais, Emmanuel Adebayor avant de défier la RDC. Malheureusement pour lui et son équipe, les « Eperviers » n’ont jamais été en position de se qualifier mardi, et quittent, avec leur iconique sélectionneur Claude Le Roy, la compétition continentale dès la fin de la phase de groupes.
Malgré un début de match volontaire, les Togolais n’ont que trop rarement inquiété le gardien de la solide formation congolaise, et ont même eu toutes les peines du monde à construire une action jusqu’à la surface adverse, à l’image d’Adebayor, gâchant par excès d’individualisme l’une des seules situations un peu chaudes de sa formation en première période (5e).
Leur premier tir cadré fut le but de Kodjo Fo Doh Laba, bien servi par Floyd Ayité (69e), alors que le score était déjà de 2-0.
Deux gardiens de CFA2
Il faut dire aussi que les « Eperviers » n’ont pas été aidés défensivement: leur gardien N.1, Kossi Agassa, avait été ménagé par Claude Le Roy. Coupable de grosses erreurs face au Maroc, l’ancien gardien du Stade de Reims depuis sans club, a vu son domicile à Lomé vandalisé, des supporters mécontents tentant d’y mettre le feu avant d’être stoppés par la police, selon des médias locaux.
C’était donc Baba Tchagouni, gardien du FC Marmande, club de CFA2 (5e division française), qui a débuté la rencontre dans les cages. Mais à la réception d’un dégagement aérien dispensable pour éviter un corner, à la 8e minute du match, le gardien de 26 ans s’est fait mal au genou et, s’il a tenté de reprendre le match, à finalement dû être remplacé un quart d’heure plus tard (24e) par Cedric Mensah, portier du Mans, club évoluant également en CFA2.
Sous le feu des vifs attaquants congolais, ce dernier s’est incliné à trois reprises, d’abord sur un joli tir croisé de Junior Kabananga (28e) prenant le meilleur sur l’ancien monégasque Serge Gakpé. Puis sur un lob de Firmin Mubele (53e), lancé par un dégagement dans la profondeur du défenseur Marcel Tisserand. Enfin, sur un coup franc direct de Paul-José M’Poku (80e).
Au vu des matches du groupe C, le Togo apparaît toutefois comme étant à sa place, à la dernière d’un groupe très relevé. Quant à la RD Congo, elle termine en tête du groupe C, et se présente comme l’un des prétendants à un beau parcours dans la suite de la compétition. Elle affrontera en quart de finale le 2e du groupe D (le Ghana, l’Egypte ou le Mali) le 29 janvier (16h00 GMT) à Oyem.
J.A.