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L'avocat des 46 docteurs a rafraîchi la mémoire du procureur après que celui-ci ait requis 6 mois de prison contre eux, ce mercredi 28 décembre 2022 au tribunal d’Abidjan-Plateau. Ci-dessous, un des extraits de sa plaidoirie.

 

« 46, ce nombre interpelle beaucoup d’entre nous actuellement. On demande la libération de 46 soldats au Mali et ce soir Monsieur le juge, on vous livre 46 docteurs. Est-ce que c’est un bon signal qu’on envoie ?

Qui jugez-vous ? Des docteurs. Ceux qui détiennent le saint graal de l'université. Ce ne sont pas des délinquants. Tout ce qu’ils demandent, c’est la vie. Après 20 ans de sacrifice, les voir dans les salons ? Pendant leur thèse, ce sont des moments heureux, on les voit seuls devant des bouquins face à un jury. Et après, on ne trouve pas 2000 en poche. Certains ont pris la voie du terrorisme mais eux préfèrent mourir dans l’obscurité si cela est ce qu’on leur offre…

Au vu des textes, aucune marche n’est interdite.

Toutefois quand la marche est de nature à troubler l’ordre public, c’est l’autorité qui prend les mesures pour restaurer l’ordre. Il n’est dit nulle part d’interdire les marches de mon opinion de piètre juriste.

C’est la qualité des décisions qui sortent d’ici qui donne vie à la justice. Monsieur le juge, donnez-moi envie d’aimer mon métier.

(...) On a résumé le trouble à l’ordre public au fait d’avoir jeté le discrédit sur les autorités. Alors j’aimerais savoir en quoi ces 46 personnes qui comparaissent ont jeté le discrédit sur les autorités. Réclamez un droit constitutionnel est de nature à jeter le discrédit ?

La marche n’est pas le problème puisque c’est un droit constitutionnel.

Monsieur le juge, on vous demande de briser la carrière de personnes au chômage, de condamner définitivement des personnes déjà au chômage (...).

Il faut informer l’autorité de la marche. C’est à l’autorité de réagir pour évoquer des raisons pour empêcher une marche.

Est-ce que les docteurs ont informé l’autorité ? Oui. Ont-ils reçu une réponse ? Non.

La marche en Côte d’Ivoire n’est pas soumise au principe de l’autorisation.

Ramenez ces personnes auprès de leurs familles pour les fêtes de fin d’année (…) ».