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Décédé le 13 mars 2024, dans sa 65e année à la Polyclinique internationale de l'indénié au Plateau-Abidjan, le professeur Dominique Anohoa a eu droit à des hommages rendus à l’Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (INSAAC) et à l’École normale supérieure (ENS) par ses collègues de l’universités Félix Houphouët Boigny, de l'Université catholique de l'Afrique de l'ouest (UCAO), les étudiants, les membres de sa famille, les amis et connaissances.

Cette cérémonie a été suivie des veillées religieuses à Saint Ambroise ma Vigne de Cocody-Angré, à IVOSEP de Treichville à la salle Prestige et une messe à la Cathédrale Saint Paul du Plateau. Après s'être orientée aux Etats-Unis à l’église Notre Dame de lourdes 450 West, 114 th street New-York, en France à l’église Notre-Dame des foyers 18 rue de Tanger 75019 de Paris. La caravane des hommages achève sa marche à Dougako son village natal avec une messe présidée par le Père Pierre Ablé Dago à la Paroisse Saint Pierre et Saint Paul de Divo, centre ouest, à 6 heures 30 minutes.

Dans l'homélie qu'il a prononcée, le Père Louis Kakou, ami du défunt a précisé que « Dominique Anohoa a su fructifier les nombreux talents qui le caractérisaient. Le talent le plus éminent était la musique dont il est passé un maître incontesté. Sa vie a quelques ressemblances avec celle de Mozart, surnommé le "divin". Les deux font preuve d'un talent précoce. Dominique, enfant, fabriquait sa première guitare à l'atelier familial. Mozart voyageait de pays en pays à travers l'Europe pour exercer son génie. Dominique a parcouru la Côte d'Ivoire, l'Afrique, l'Europe et l'Asie donnant des concerts. Pédagogue averti, il fut un enseignant qui captive ses étudiants. Ayant le mental d'un gagneur, Dominique a glané des lauriers vacances culture avec la chorale Assomption de Divo, de 1983 à 1987 organisées par le ministère de la Culture, toutes les vacances de chaque année. Il entre dans la cour des grands. Il est choisi pour l'animation de la messe du Pape Jean Paul II, en Côte d'Ivoire avec la maîtrise de Yopougon pour l'inauguration de la Basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro le 10 Septembre 1990. De là, Il devient consultant musical au Vatican. Mais la grandeur attire souvent des ennemis, des jaloux et des aigris. Les rapports salissants n'ont pas manqué à sa vie.

Comme Mozart qui connut un déclin social, un rejet du public et une rupture aussi bien avec l'autorité royale qu"ecclésiastique de tutelle, le prince-Archevêque de Salzbourg, en Autriche, Hyeronimus Jérôme Colleredo, le traita avec mépris comme un laquais. Pareil traitement pour Dominique à Yopougon. Alors que la maîtrise créée par feu Monseigneur Marie Daniel Dadiet et confiée à la maestria de Dominique pour sa direction, brillait de mille feux.

Atteint par la maladie, le "divin " Mozart fut en proie à des sentiments morbides. Une dizaine de familiers assistèrent à son enterrement. Il en fut de même pour Dominique. Grand maître repose en paix », a-t-il conclu.

Diplômé de l'université de sorbonne, Paris IV, docteur en musique du XXe Siècle, maître de conférences en histoire de la musique et musicologie, anthropologie culturelle, critique littéraire, membre du séminaire d'études ethnomusicologique, de l'Afrikan Association aux Etats-Unis, fondateur de plusieurs chœurs dont vox christi international d'Afrique, Harmonia Divine, Redemptoris Côte d'Ivoire, Africa jubilee singers de l'université d'Abidjan et auteur compositeur de la plupart des chants sacrés de l'Eglise catholique en Côte d'Ivoire.

Des hommages dus à son rang lui ont été rendus dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 mai 2024, par l'Association des maîtres de chœur catholiques Dida de Côte d'Ivoire (AMACCDI-CI) en collaboration avec sa famille biologique et toute la composante de la caravane funéraire. Un tel homme ne meurt pas. Il demeure toujours vivant.

Rémy Montini Dago