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La mise en place de l’interprofession café-cacao suscite de profonds désaccords entre des producteurs et certaines structures de la filière. Le Conseil national des syndicats agricoles de Côte d’Ivoire (Conasa-ci), par la voix de son président Marcel Tia, a dénoncé une forfaiture dans le processus de mise en place de Oia café-cacao. Dans sa sortie hebdomadaire du mercredi 23 juillet 2025, le syndicaliste a donné les raisons de son mécontentement.

« Pourquoi nous continuons de dénoncer cette forfaiture ? Il faut que nous puissions dire à la face du monde entier, ce qui s'est réellement passé dans ce processus de mise en place de l'interprofession café cacao. L'ordonnance de 2011, signée par le président de la République est claire. Toute organisation qui désire postuler à l'interposition café cacao, doit réclamer 15% des producteurs et 15% de la production. C'est en cela qu’en 2024, le comité technique mis en place dans le par le ministère de l’Agriculture, accompagné par le Conseil café cacao ont évalué plusieurs organisations professionnelles agricole de la filière café cacao. Et parmi ces organismes 86 ont été répertoriées et ont évaluée. Il s'est avéré qu’aucune de ces organisations ne répondait aux critères mis en place. Il a été demandé que, soit on renforce les capacités de ces organisations pour leur permettre de pouvoir remplir les critères parce que depuis 2011 jusqu'à aujourd'hui, aucune organisation de la filière café-cacao n'a reçu un financement quelconque de la part du Conseil café-cacao pour lui permettre de mieux travailler et de mieux s'organiser soit on compense par le reversement qui est mis de côté chaque année sur le prix du cacao du café. Et c'est pour cette raison qu’on nous dit que le prix du cacao de la Côte d'Ivoire aux paysans ne peut pas égaler celui des autres paysans du Cameroun et du Ghana.

Mais malheureusement ce reversement n'a pas pu jouer sur rôle, ce qui a fragilisé plusieurs coopératives de la filière café cacao. En son temps, nous aurions aimé que dans le cadre de la mise en place de l'interprofession café cacao, le conseil puisse faire en sorte qu’un appui financier et logistique soit mis à la disposition des 86 organisations qui avaient été répertoriées et identifiées. Mais malheureusement ça n'a pas été le cas. Ils ont fait sortir une organisation fantoche en janvier 2025, qui n'a aucune historique, aucun bilan, et c'est cette organisation qui a reçu l'appui du conseil café cacao et du comité technique. Cette organisation a reçu les fichiers de recensement des producteurs de café cacao que le Conseil est en train de réaliser depuis 2019 et qui n’est même pas encore achevé. Ces listes se sont retrouvées entre les mains des différents délégués et responsables de cette organisation qui se prévaut aujourd'hui d'être la meilleure de la filière. Alors que l'argent qui a permis au Conseil café cacao de réaliser ce recensement appartient à tous les paysans de Côte d'Ivoire. Donc cette discrimination d'abord mérite d'être dénoncé. Ensuite, ces fichiers qui sont censés être secrets ou sécurisés jusqu'à ce que le recensement prenne fin avant de pouvoir les montrer à la face du public. Malheureusement, ils ont mis ces fichiers là à la disposition de cette organisation pour pouvoir compétir avec les 86 autres organisations qui existent depuis 10 ans pour certaines, 15 ans ou 20 ans pour d’autres. Les 86 organisations sont nées toutes fortes. Elles sont les mieux organisées, même dans la légalité et dans la transparence, contrairement à cette nouvelle organisation qui est née dans la tricherie et la forfaiture. Notre inquiétude est tellement grande qu’une organisation qui commence, utilise les fichiers de tout le monde contre tout le monde », a dénoncé Marcel Tia. Le syndicaliste s’interroge encore comment « un fichier qui est censé être secret et détenu exclusivement par le Conseil peut être aux mains d'une organisation qui vient d'être créée pour combattre les 86 organisations qui ont été évaluées ? ». Il appelle à l’intervention du chef de l’Etat.

Cette position du Conasa.ci tranche carrément avec celle des responsables de l’Organisation nationale des producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (Onpcc-ci) qui soutiennent que leur nouvelle structure est reconnue par « l’ensemble des producteurs ».

« Après le contrôle du Comité technique en vue de la mise en place de l’interprofession agricole café-cacao, l’ensemble des producteurs de Côte d’Ivoire ont reconnu la victoire légitime et consolidée de l’Organisation nationale des producteurs de Café-Cacao de Côte d’Ivoire (Onpcc-ci). En effet, ces dernières semaines, la filière café-cacao ivoirienne a été le théâtre d’un mouvement inédit de ralliement spontané et public en faveur de l’organisation. Alors que certains prédisaient encore une cacophonie, voire une impasse, le terrain démontre tout le contraire. La base paysanne et les cadres techniques reconnaissent massivement la légitimité du processus engagé par le comité technique, appuyé par le Cabinet Jadex. Et surtout, ils valident sans ambiguïté le rôle central joué par l’Onpcc-ci dans la construction de l’Organisation interprofessionnelle agricole (Oia), instrument désormais reconnu de régulation interprofessionnelle café-cacao », pouvait-on lire dans la parution du quotidien ‘’Le Jour Plus’’ du jeudi 23 juillet 2025.

A.K.