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Noël Dourey, président du Conseil de gestion du Palais de la culture se prononce sur la crise du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida), l’audit et les dispositions à prendre pour que le Burida aille mieux.

 

On observe de plus en plus de dissidences et autres clans au sein du Burida. Quel appel en tant qu’ancien pouvez-vous lancer pour que les tensions baissent au sein de l’institution ?

Le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) est géré par un corps social dynamique et partout où il y a foisonnement d’idées et de pensées, il y a toujours cette envie, cette volonté de croire que les idées que chacun développe sont les meilleures. C’est dans cette optique que vous voyez sûrement cette effervescence. Mais en tout état de cause, dans une société qui  se veut dynamique, il y a toujours des aspects contradictoires. L’essentiel, c’est d’arriver donc à fédérer autour de ces contradictions, un état d’esprit conciliant pour que les choses aillent pour le mieux. En ce qui concerne le Burida, l’appel que je dois lancer, c’est de dire aux uns et autres qu’après les bagarres et les démonstrations de force qui ont quelques fois frisé le ridicule, il est temps que nous puissions nous asseoir, l’objectif étant de sauver la maison en préservant les acquis. Nous sortons d’une longue période difficile, nous avons même connu un Burida qui a failli mettre la clé sous le paillasson et aujourd’hui avec les autorités en place et surtout l’appui de notre ministre de tutelle, Maurice Bandaman, nous sommes arrivés donc à trouver les voies et moyens pour non seulement sortir de la zone rouge mais pour parler maintenant d’excédents. Les contrats, vous le savez ont eu du mal à se mettre en place mais Irène Vieira (ndlr : ancienne directrice générale suspendue) a réussi à signer des contrats avec Canal+ et la Sacem. Il faut donc veiller à ce que ces acquis ne soient pas dilapidés tout en renforçant l’idée que le Burida a besoin de calme et de sérénité pour avancer.

 

Quelle appréciation faites-vous de fait que la dissidence se cristallise sur la publication ou non du rapport d’audit ?

Il faut y voir deux aspects. Le premier est, qui refuse la publication du rapport d’audit ? En tout cas, ce n’est pas notre ministère de tutelle puisque le ministre au cours d’une réunion a demandé à ce que le rapport soit lu et les dissidents ont à un moment donné dit qu’il fallait une personne neutre notamment un huissier. On leur a demandé de faire venir un huissier, on ne l’a jamais vu, après ils disent qu’il faut que ce soit le cabinet Mazars qui a réalisé qui le fasse. Ce qui n’est pas dans l’éthique des cabinets d’audit de lire un rapport. Je pense que ce n’est pas sérieux cette façon de faire et les auteurs de cette mascarade sont dans la forfaiture. En clair, ceux qui ont voulu que l’audit ne soit pas lu ont leurs raisons mais nous savons que l’audit a été fait et s’opposer à sa publication n’est pas normal. Finalement, ceux qui devaient avoir les copies, les ont eues et il leur appartient de les mettre à la disposition des uns et des autres.

 

Que répondez-vous au mouvement ‘’légalité et transparence’’ conduit par certains sociétaires qui contestent la légalité de l’élection des membres de l’Assemblée générale ? 

Quelles sont leurs motivations ? Qu’est-ce qui motive leur légalité et transparence ? Vous savez, dans la vie, il ne faut pas être mauvais perdant. Dans la vie, il faut avoir le sens de la responsabilité. Cela me rappelle les élections présidentielles de 2010 où après avoir battu campagne et reçu la dotation des 100 millions F Cfa, certains candidats se sont désistés à la veille de l’élection. C’est exactement la même chose. Quel collectif sérieux qui parle de légalité et transparence conteste en annulation des élections qui ont eu lieu le lendemain ? Moi, j’ai vu qu’ils n’étaient pas préparés et c’est pour cela qu’ils ont décidé de ne pas aller aux élections. Ils n’assument pas. Je suis désolé de le dire, ils n’ont pas de couilles.

 

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ne craignez-vous pas une autre crise ?

Je ne suis pas dans la fiction et je me réfère au présent. Gouverner étant de prévoir, il faut prendre en compte tous les cas de figure tout en faisant tout pour éviter les crises.

Entretien réalisé par

R. K.