Côte d’Ivoire / « Les violences sont en train de prendre une très grande proportion en Côte d’Ivoire » (ministre)
Le Garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’Homme a attiré l’attention des journalistes et des populations ivoiriennes sur la proportion inquiétante que prennent les violences domestiques, les violes et les violences autres que domestiques en Côte d’Ivoire. Sansan Kambilé a fait cette révélation à l’ouverture d’un atelier de formation des journalistes sur la loi n°2021-894 du 21 décembre 2021 relative aux mesures de protection des victimes de violences domestiques, de viol et de violences sexuelles autres que domestiques, le mercredi 6 avril 2022 à Grand-Bassam.
« Les violences sont en train de prendre une très grande proportion. Et notre pays n’échappe pas à ce fléau », a déploré le garde des Sceaux. Toutefois, poursuit-il, « il y a des textes qui existent et qui protègent les victimes de ces violences » mais malheureusement, regrette-t-il, « très peu de personnes consultent le Journal officiel ».
« Il faut lutter contre les violences, les cas de viol. Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la vulgarisation de cette nouvelle loi sur les mesures de protection des victimes de violences domestiques, de viol et de violences sexuelles autres que domestiques. Elle vise à remédier aux insuffisances de la législation en la matière. Elle est également la réponse de l’Etat au besoin d’efficacité contre les formes pernicieuses de violences contre un certain nombre de personnes notamment les femmes et les enfants. Il s’agit en effet, non seulement d’assurer une protection efficace des victimes de ces violences mais également de lever les obstacles et d’identifier dans la mise en mouvement de l’action publique lorsque ce type de violence est commis. Il s’agit de donner la bonne information aux journalistes pour qu’à leur tour, ils puissent assurer la vulgarisation de cette loi auprès des populations. C’est la condition de son application en vue d’une protection renforcée des victimes de ces violences », a expliqué le ministre Sansan Kambilé.
Une affiche a été confectionnée dans le cadre de la vulgarisation de la loi. Dans son exposé sur les notions de violences domestiques, le viol et les violences sexuelles autres que domestiques, le juge Hugues Anicet Trebahi, sous-directeur de la législation à la direction des études, de la légistique et de la documentation au ministère de la Justice, a relevé la persistance d’un fort taux de violences basées sur le genre (Vbg). Selon les statistiques du ministère de la Famille, de la femme et de l’enfant (Mffe), dans la période du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2021, ont été commis 3962 cas de violences domestiques, 974 cas de violences sexuelles dont 119 par le partenaire ou l’ex-partenaire, 882 cas de viol et 66 cas de mariage d’enfants. Quand au juge Tchétché, il a exposé sur les procédures de protection prévues par la même loi.
A.K.