Côte d’Ivoire / Nicole Kangah, écrivaine: « Le digital ne devrait aucunement remplacer le livre physique »
Nicole Kangah alias Nika est une jeune écrivaine ivoirienne qui se bonifie au fil du temps. Après la publication de son recueil poétique intitulé "Naufrage et bouée de sauvetage", l'écrivaine aux ambitions idéalistes remet le couvert avec un roman de 72 pages baptisé "Le Silence des consciences". Elle se livre à cœur ouvert.
Jeune écrivaine, qu'est-ce qui explique votre entrée dans l'univers de la littérature ?
Le déclic est venu de la passion pour la lecture depuis ma tendre enfance. Au bout d’un certain temps, j'ai décidé de laisser aussi ma tâche d’encre littéraire dans l’univers livresque. Ainsi m’est venue l’idée de m’ouvrir au monde à travers l’écriture. Assouvir une grande soif de libération.
Quelles sont les nouvelles de votre premier bébé (livre) ?
Ce roman est ma deuxième parution. Il a été vite adopté par le public. Plusieurs réclament un deuxième tome car la fin de l’histoire leur apparaît trop triste. J’y travaille donc.
Pourquoi avez-vous abordé les thèmes de cette dernière œuvre ?
L’enjeu d’une telle production littéraire est d’inciter l’humanité entière à cultiver les valeurs morales, clé d’un climat de cohésion durable. Les agissements de Blaeya, le personnage principal, décrivent notamment la notion du pardon, auquel l’auteure souhaite mener le lecteur.
Avec plus d'explication, quelle est la trame de " Le silence des consciences" ?
C'est l'histoire d’une belle jeune fille de surcroît intelligente et bénéficiant de l’immense richesse de ses parents. Elle vivait avec sa mère Sabine, son père Martinien Kouakou et son grand frère Boris. Blaeya était certes comblée à tout point de vue mais le seul mystère qu’elle n’arrivait pas à percer, était le comportement si glacial et indifférent de sa mère à son endroit. Sa mère ne l’aimait pas mais dorlotait son frère Boris qui pourtant avait un comportement assez déplorable. Le moment où Blaéya apprit l’affreuse raison du comportement de sa mère arriva la même nuit au cours de laquelle tante Aymar, l’épouse du défunt oncle de son petit ami Davy, avait tenté de l’étrangler dans un restaurant.
Et la suite...
Mais, même après avoir reçu le coup dur d’une telle trahison venant de sa mère, Blaéya était toujours prête à démontrer aux yeux de tous qu’elle aimait cette mère encore tendrement. Et c’est pourquoi, elle résolut le lendemain de se rendre à l’appartement de celle-ci pour lui présenter ses excuses après l’avoir "éloignée d’Ulrich" et qu’elle mettrait tout en œuvre pour qu’ils se réconcilient. Mais peine perdue. Sa mère qui la détestait depuis sa naissance tentera de l’assassiner le même jour. En définitive, l’idée de "Silence des consciences" est traduite ici par les actes amoraux commis d’une part par Sabine la mère de Blaéya et d’autre part par tante Aymare qui, parce qu’elle est tombée amoureuse de Davy, le jeune neveu de son époux, a d’abord poussé cet époux à se suicider, puis tenter d’assassiner Blaéya à qui Davy avait déclaré son amour.
Votre message à la jeunesse ivoirienne...
J’encourage la jeunesse d’Eburnie à faire du livre, un ami au quotidien. Le digital ne devrait aucunement remplacer le livre physique. Mais être source de complémentarité. Sinon, qui est l'homme le plus riche au monde si ce n'est celui qui détient la bonne information et qui l'exploite à point nommé. La bonne information est domiciliée dans le livre. A chacun de savoir exploiter cette mine de richesse. A tous ceux qui ambitionnent d’être écrivain, la passerelle entre cette passion et l’action réside dans la conjugaison triennale lecture-écriture-persévérance : on lit en enrichissant sa culture ; on produit des œuvres instructives en faisant passer ses manuscrits au tamis des correcteurs professionnels.
Interview réalisée par
Aimé Dinguy's