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« Je suis né un mercredi matin et c'était un jour de pluie, d'après les souvenirs de ma mère. En contrebas de mon village natal coulait une rivière qui traversait l'ensemble d'une forêt, totalement vierge à l'époque, recouvrant l'ensemble du pays.

On m'a donné pour surnom, c'était une pratique encore courante, surtout en pays NAMBÊ, le nom de ce cours d'eau : N'zueba, ce qui signifie "petite rivière" (...)

La pluie a presque toujours accompagné ma vie. Si vous allez à Daoukro ou à Yamoussoukro, les gens vous diront spontanément : « ah, le président est là, il va pleuvoir ». Il y a de grandes chances pour que cela se produise.

La dernière fois que je suis allé tenir un conseil des ministres à Yamoussoukro, les habitants ont déclaré : « Cela fait un mois que nous n'avons pas de pluie, si le président Bédié vient, il va pleuvoir ».

Au moment où je descendais de l'avion, les premières gouttes ont commencé à tomber. Et la pluie a duré toute la nuit, à la grande joie des paysans. Je ne sais pas si cela revêt d'une logique mais c'est fréquent (...).

A partir de 1946, j'ai commencé à devenir plus conscient. J'étais entré au collège. Le parti d'Houphouët-Boigny, le PDCI luttait pour mobiliser les planteurs contre le prix du café et pour engager le pays sur la voie des réformes. J'étais à L'ÉCOLE régionale de Bocanda puis au collège moderne de Guiglo. J'affichais déjà mon adhésion à la lutte émancipatrice. Je lisais le démocrate, le journal du PARTI que je distribuais clandestinement au collège. Il faut dire qu'à l'époque le mot d'ordre du gouverneur était : Liquider le RDA ! Mais le plus important, le groupe RDA se rangeait à mes côtés mais on trouvait en face les fils des fonctionnaires du régime colonial qui étaient opposés au RDA ».

(IN LES CHEMINS DE MA VIE)