Côte d’Ivoire / Soumaïla Brédoumy, PDCI : « Le nombre de pauvre n’a pas diminué, il a augmenté après 15 ans de régime RHDP »
L'Etat de la nation ivoirienne, exposé par le député Soumaïla Brédoumy, porte-parole du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA).
« Le taux de pauvreté stagne à 39%. Un autre chiffre qui va être donné est un faux chiffre. Voilà le chiffre que le gouvernement nous a donné à l’Assemblée nationale. A l’analyse de la loi sur l’endettement, c’est le chiffre qui nous a été donné, 39% de taux de pauvreté.
En réalité, notre pays compte autant de pauvres en 2024 qu’en 2011 peut-être même plus. En 2011, on avait 55,4 % pour une population de 20 millions d’habitants. Vous avez à peu près 11 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. En 2024, nous somme à 29 millions. Avec 39% de taux de pauvreté, nous sommes à 11.500.000 habitants. En fait, le nombre de pauvre n’a pas diminué, ça a augmenté après 12, 13, 15 ans de régime RHDP.
Les tenants du pouvoir nous expliquent qu’il suffit de résoudre le problème de la cherté de la vie par une équation polynomiale. La vie est chère, l’électricité est chère, le transport est cher, la nourriture est chère, l’eau est chère. Ils ont tout augmenté. Le coût du kilowatt/heure a augmenté. Il n’y a pas seulement que le coût du kilowatt/heure. Le timbre d’Etat qui est sur la facture a augmenté. Il est passé de 100 FCFA à 500 FCFA. Est-ce que le timbre d’Etat a subi une pluie exceptionnelle ? Même la facture d’assainissement a augmenté.
En matière de logement social, il n’est pas exagéré de dire que c’est un échec cuisant. Montrez-moi une cité comme Sicogi à Abidjan. Avec les opérations privées que vous voyez, vous ne pouvez pas avoir une maison de trois pièces à moins de 30 millions de FCFA. Si vous voulez construire, vous ne pouvez pas avoir un terrain nu à moins de 30 millions de FCFA, quelque fois même avec conflit. Alors qu’on nous a promis à chaque Ivoirien, un toit de 5 millions de FCFA solvable sur plusieurs années. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est la VAR qui nous rappelle cela. Pour les quartiers précaires qui font l’actualité, on nous a dit qu’on va leur donner des Acd (ndlr : attestation de concession définitive). Mais le résultat aujourd’hui, c’est le déguerpissement sans issue. En plein examen scolaire, on détruit des écoles, des églises, des mosquées. On chasse les gens, on les met au soleil, sous la pluie. Malheureusement les inondations nous rappellent l’incohérence et le manque d’expertise des ingénieurs qui n’ont jamais fait la pratique mais qui ont fait la formule polynomiale ».