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Plusieurs milliers d'ouvriers migrants sont morts au Qatar sur les chantiers pour les constructions des stades. Amnesty international demande au pays d'enquêter. Explications.

 

Après le scandale qui a entouré l’attribution du mondial de football 2022 au Qatar, l’émirat est mise en cause par un rapport d’Amnesty International, relativement aux milieux de travailleurs mort lors de la construction des stades réfrigérés.

L’organisation de défense des droits humains, Amnesty International a appelé la semaine dernière le Qatar, qui accueille le mondial de football en 2022, à enquêter sur les morts, faisant mention d’une série de décès inexpliqués.

L’émirat gazier est régulièrement condamné par les Ong internationales pour le traitement réservé aux centaines de milliers de travailleurs venus notamment d’Asie, sur les grands chantiers d’un des événements sportifs les plus importants au monde. « Les autorités du Qatar ont omis d’enquêter sur la mort de milliers de travailleurs migrants survenue au cours de la dernière décennie, malgré des preuves établissant un lien entre les décès prématurés et les conditions de travail dangereuses », a affirmé Amnesty dans un communiqué repris par l'Obs et l'Afp, à la veille du lancement d’un rapport. Le rapport, « documente la façon dont le Qatar délivre régulièrement des certificats de décès de travailleurs migrants sans mener des enquêtes adéquates, attribuant les morts à des “causes naturelles” ou à des cas d’insuffisance cardiaque ».

 

Cause des décès manquants

 

Dans 70 % des cas de décès, les causes ne sont pas déterminées, affirme Amnesty, qui se fonde sur l’analyse de registres dans les pays d’origine des migrants décédés. En février dernier, le Qatar a farouchement démenti les informations du quotidien britannique « The Guardian », chiffrant à plus de 6 500 le nombre de travailleurs migrants morts au Qatar, depuis l’attribution en 2010 du mondial. Doha, la capitale, refuse toutefois de rendre public le nombre exact de morts. Amnesty dit avoir analysé 18 certificats de décès émis entre 2017 et 2021, dont 15 comprenaient des termes vagues, comme « insuffisance cardiaque non spécifiée », « insuffisance respiratoire aiguë due à des causes naturelles ». Et pour l’organisation internationale, c'est une fuite en avant de la part du Qatar.

« Ces phrases n’ont pas de sens sans une explication des causes du décès », a affirmé à Amnesty David Bailey, membre du groupe de travail de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) sur les causes médicales de décès.

 

Des réformes qui tardent

 

Qatar, qui s’active pour que ses stades et autres infrastructures soient prêts à temps pour le mondial 2022, assure avoir fait beaucoup pour améliorer les conditions de travail des migrants. Il a par ailleurs annoncé plusieurs réformes en lien avec les réglementations relatives au travail, depuis l’attribution du mondial, mais leur mise en œuvre se fait attendre, selon les critiques. « Nous ne sommes pas d’accord avec la position qu’adopte Amnesty à l’encontre du Qatar. L’impact positif des réformes relatives à l’emploi au Qatar est clair pour tous », a dit un porte-parole du gouvernement dans un communiqué. Et de noter « parmi les réformes majeures » l’établissement d’un nouveau salaire minimum, la fin des permis de sortie, de meilleurs logements ou encore l’amélioration des règles de sécurité. Cette Coupe du monde 2022 au Qatar continue de susciter la polémique.

 

André H.

Avec l'Afp