Côte d’Ivoire: affrontements entre jeunes et forces de l’ordre à Yamoussoukro
Des affrontements entre jeunes et forces de
l’ordre ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi à Yamoussoukro, capitale administrative du pays, après la mort d’un homme de 22 ans arrêté par la police, a-t-on appris de sources concordantes.
"Des jeunes ont attaqué le commissariat du 2ème arrondissement dans le quartier Dioulabougou. Les combats ont duré plusieurs heures dans la nuit de mercredi à jeudi", a déclaré à l’AFP un habitant de Yamoussoukro, joint au téléphone depuis Abidjan.
Les "assaillants" ont placé des pneus et de troncs d’arbres pour couper l’accès au commissariat avant de donner l’assaut et "empêcher de ce fait tout renfort", a souligné une source sécuritaire, s’inquiétant "d’un dérapage dangereux".
Les affrontements ont éclaté au lendemain de la mort d’un jeune de Yamoussoukro après une opération de police.
"Le commissariat de police du 2e arrondissement a raflé des jeunes au quartier et devait les mettre au violon pour les interroger le lendemain.
C’est en cours de route que Silué (la victime Silué Tenan, 22 ans) a sauté du camion de la police qui roulait. Il s’est blessé et a été conduit à l’Hôpital" où il est décédé, a explique au téléphone à l’AFP, Hamed Traoré mécanicien
résident à Yamoussoukro.
Mercredi, quatre personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées lors d’affrontements entre populations et forces de l’ordre dans le village de Neamoue, à 70 km de Bouna (nord-est de la Côte d’Ivoire), après un contrôle de gendarme qui a dégénéré en coups de feu. La ville de Bouna avait été secouée en mars par des troubles ayant fait 19 morts.
En octobre, tous les policiers de la ville de Katiola (centre-nord) avaient été mutés après une bavure policière qui avait dégénéré en émeutes.
Un commissariat avait été attaqué fin octobre dimanche à la nuit à Daloa (380 km nord-ouest d’Abidjan), troisième ville de Côte d’Ivoire, par des assaillants non identifiés qui ont emporté des armes et libéré des prisonniers.
Ces attaques posent à la fois le problème des bavures et du respect des forces de l’ordre dans ce pays où les armes circulent encore plus de cinq ans après la fin d’une décennie de crise politico-militaire sanglante, qui a fait des milliers de victimes.
Afp