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La Côte d’Ivoire a célébré, ce lundi 1er mai, à l’instar des pays du monde, la fête du travail. C’était au Palais de la Présidence de la République au Plateau en présence du président de la République Alassane Ouattara. L’on a pu voir les leaders des centrales syndicales Dignité, Humanisme, Unatci, Ugtci et Fesaci exposer au chef de l’Etat les difficultés que vivent les travailleurs, malgré les efforts consentis par le gouvernement pour lutter contre la pauvreté. De la revalorisation du Salaire minimum agricole garanti (Smag) à 60 000 comme le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig)  au paiement des arriérées de stock des fonctionnaires évaluées à 149 milliards de francs CFA, en passant par la cherté de la vie, la question de la trêve sociale souhaitée par l’Etat, la régulation de l’accès au logement, le dossier des souscripteurs de l’agro-business, etc. les syndicalistes n’ont pas manqué de demandé au chef de l’Etat de tout mettre en œuvre pour que tous ses problèmes en suspens dans le cadre du dialogue social aient une solution définitive.

Le président Alassane Ouattara, tout en prêtant une oreille attentive à ses hôtes, les a rassurés quant à son engagement pour la recherche de solutions aux problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs. Pour lui, la célébration de la fête du travail est l’occasion pour l’Etat de souligner la place de choix qu’occupent les travailleurs dans l’action gouvernementale. Il a, pour ce faire, exprimé la reconnaissance de la nation à tous les travailleurs, et particulièrement, à ceux du monde agricole grâce à qui, la Côte d’Ivoire occupe une place très importante dans le monde au niveau de la production agricole. « Vous êtes la première richesse de notre pays, braves paysans », a-t-il déclaré non sans inviter l’assemblée à un se lever pour leur rendre un vibrant hommage.

 

Trouver une solution définitive

 

Il a cependant déploré les grèves et autres mutineries qui ont secoué le premier trimestre de l’année. Pour lui, ces « revendications sociales des militaires et des fonctionnaires et agents de l’Etat, bien que légitimes ont été très mal menées, car il faut toujours privilégier la négociation ». « Les populations ont été effrayées, l’administration a été bloquée et les activités économiques perturbées. La paix et la stabilité que nous avons restaurées ensemble après tant d’années de travail et de sacrifice, ont été fragilisées pendant des semaines. Aucune revendication quelle qu’en soit la légitimité, ne doit remettre en cause la marche de notre pays vers le développement.  Nous devons éviter ce type de situations. Nous devons préserver le fonctionnement de l’Etat et le bon déroulement des activités économiques. Car c’est ce qui permet à chacun d’avoir un avenir meilleur », a déclaré Alassane Ouattara, avec un air agacé, avant d’annoncer dans un tonnerre d’applaudissements, la levée des sanctions administratives prises contre des fonctionnaires grévistes. « Mon rôle en tant que président de la République est de demeurer continuellement  à votre écoute pour apporter des solutions en vue d’améliorer les conditions de vie de chaque Ivoirien et de chaque Ivoirienne. Je ne suis pas socialiste, je suis libéral. Mais je tiens à ce que les premiers bénéficiaires de la croissance soient les plus démunis et les travailleurs. Je comprends que vos attentes soient nombreuses. Mais je voudrais que nous travaillions ensemble main dans la main pour faire avancer les choses ».

Le président a aussi rappelé quelques actions posées par le gouvernement pour améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs qui méritent d’être saluées à sa juste valeur. Notamment, la Couverture maladie universelle (Cmu) qui est à sa phase pilote avec une cible de 150 000 étudiants, le projet des filets sociaux qui va permettre désormais de transférer chaque trimestre les fruits de la croissance aux populations les plus pauvres, l’octroi d’une subvention annuelle de  800 millions de francs CFA aux centrales syndicales, etc.  S’agissant de la question des arriérées de stock de 149 milliards tant attendue, le président ivoirien a laissé les travailleurs sur leur faim en invitant les syndicats et le gouvernement à poursuivre les négociations pour trouver une solution définitive à cette revendication. Mieux, il invite tous les acteurs du dialogue social à s’engager dans le cadre de la trêve sociale que sollicite l’Etat, en vue d’une réflexion plus approfondie de toutes les questions importantes de la vie de la société ivoirienne. Une trêve à laquelle  adhèrent d’ailleurs les leaders syndicaux  dans l’ensemble, mais à condition qu’elle soit négociée avec des mesures concrètes.

                        Abou Adams