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20 ans après son décès, la rotonde des arts contemporains d’Abidjan-Plateau et l’écrivaine Véronique Tadjo ont redonné vie à Michèle Tadjo, peintre-sculpteure à travers ses œuvres. Le vernissage de cette exposition intitulé « Vents et marées : Hommage à Michèle Tadjo » a eu lieu le 12 septembre 2018, à Abidjan. Et ce, en présence de James Houra, Simone Guirandou, Youssouf Bath et bien d’autres férus des arts plastiques. A cette occasion, Yacouba Konaté, directeur de la rotonde des arts contemporains a indiqué que le maître-mot qui définit la créatrice Michèle Tadjo est la « révolte ». Une révolte qu’elle a approfondie de par son choix d’être artiste, de se marier à un jeune étudiant noir, de venir s’installer en Côte d’Ivoire en 1956 (avant les indépendances), de s’émanciper de l’académisme et se convertir à la sculpture. Dans la démarche de l’artiste, Yacouba Konaté y décèle une invitation à la nouvelle génération à prendre en compte la sculpture dans sa création. « Michèle Tadjo compte dans l’histoire de l’art contemporaine en Côte d’Ivoire de 1970 à 2000.Elle est partie prenante du courant vohou-vohou. Progressivement, elle s’est détachée de la peinture pour la sculpture. Je vois dans le détour de Michèle Tadjo une sorte d'incitation à la sculpture »,  a-t-il analysé, non sans oublier de noter que cette exposition pourrait être perçue comme une restitution de l’œuvre de l’artiste. Véronique Tadjo, fille de Michèle Tadjo a souligné que sa mère a été tellement prolifique qu’elle montrait aussi ses bijoux et ses mobiliers. « Petit à petit, elle a quitté la peinture pour aller à la sculpture. Ma mère a été d’une grande inspiration pour nous. Elle vivait son art de façon engagée. Sa révolution a commencé très jeune en 1955-1956, où elle est venue en Côte d’Ivoire. C'est ici qu'elle s'est développée... Elle était une grande collectionneuse d'arts africains. Ce qui m'a marqué en prenant soin des œuvres, c’est que j'ai appris à les connaître… », a-t-elle témoigné. Il faut noter que Michèle Tadjo est née en France le 12 février 1932 et est décédée le 30 octobre 1998 à Abidjan. Elle était peintre, sculptrice, designer. C’était une artiste qui s’interrogeait sur le drame de la vie par l’écart insurmontable entre les aspirations spirituelles et leurs possibilités de réalisation. Elle fut désignée Chevalier de l’ordre du mérite culturel ivoirien en 1986.

R.K.