Côte d’Ivoire / L’artiste Nayaka Bell internée dans une clinique
Internée dans une clinique dans la commune de Marcory avec sa mère suite à une crise de dépression due à l’idée de se voir déposer de ses terres, l’artiste ivoirienne Nayaka Bell est mal en point. «Je vis un calvaire depuis 20 ans. C’est une cabale judicaire », a-t-elle dénoncé, couchée sur son lit d’hôpital, juste à côté sa mère également alitée. « Nous sommes hospitalisées suite à une dépression à cause de cette affaire », fait-elle savoir. Cela fait presque 20 ans que l’affaire dure et qu’elle lutte pour sauver les terres acquises en 1993 par son père dans le village « Ano » à Agboville. Et selon ses explications, le tribunal d’Agboville semble ne pas jouer franc jeu avec elle. A chaque procès, le jugement a toujours été en sa défaveur, or le ministère ivoirien de l’Agriculture lui a donné les papiers nécessaires (4 concessions provisoires en attendant les enquêtes finales de l’administration de l’Agriculture et du cadastre lancées depuis 1998) pour faire droit de titre de propriété des terres en question. Mais jusqu’à ce jour, il n’y a pas d’Arrêté de Concession Définitive(ACD). « Pourquoi, on ne donne pas nos titres », s’étonne-t-elle, dénonçant que ces documents seraient expressément bloqués, donnant la possibilité à des personnes de squatter les terres de sa famille sans être inquiétées. Pire, le tribunal d’Agboville l’a même condamnée à payer une première fois 6millions 6oo mille FCfa en 2016 et une deuxième fois 160 millions de Fcfa(pas encore payés) à ces derniers (venus de Bokaho) qui l’accusent d’avoir détruit leur plantation, et qui auraient fait des faux documents en leur nom. Visiblement, elle dit être victime d’un complot d’une chefferie imaginaire qui se serait approprié de ses terres avec la complicité du tribunal d’Abgoville. «Des agents qui font du faux…», martèle-t-elle. Alors qu’elle a gagné le procès à la cour suprême en 2015, « j’ai reçu un document de cette Cour de retourner au tribunal que je n’ai pas supporté qui m’a rendue dépressive. Je ne peux pas accepter qu’une décision vienne me spolier de mes terres, parce que si elle rend une décision sur du faux…», s’est-elle inquiétée. Aujourd’hui, elle demande que le président Ouattara, la première dame Dominique et le ministère de l’Agriculture lui permettre de mettre fin à cette affaire du vivant de sa mère. « J’ai mené plusieurs démarches afin de voir le président, mais cela n’a pas été possible. Je sais que cette fois, le président et la première dame sauront que je suis dans une situation désespérée avec ma mère. Nous sommes dans leurs mains. Nous leur demandons pardon de nous aider à garder nos terres », a-t-elle plaidé, exhortant le ministère de l’Agriculture, l’administration foncière, du cadastre de rendre justice, et de donner enfin à sa famille l’Arrêté de Concession Définitive.
R. Konan