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Le groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci) n’est pas du content d’Edipresse, structure de distribution des journaux et de la réorientation de l’aide à la presse annoncée par le Fonds de soutien et de développement de la presse (Fsdp). L’annonce a été faite par Patrice Yao, président du Gepci, ce jeudi à Adjamé, après une assemblée générale extraordinaire. Pour manifester leur mécontentement, une journée presse morte sera observée, le lundi 17 septembre 2018. « Le Fsdp nous a informés que cette année, l’aide à la presse n’ira pas dans l’impression des journaux. Elle ira ailleurs. Si l’on arrête l’aide à l’impression, beaucoup de journaux cesseront de paraître et nos journalistes seront au chômage. Pour manifester notre désaccord à cette décision, nous (éditeurs de presse) avons jugé bon d’observer une journée presse morte, lundi prochain », a-t-il informé. Il a également soutenu qu’Edipresse est l’une des plaies de la mévente des journaux et des problèmes que rencontrent les entreprises de presse. « Selon les chiffres d’Edipresse, elle couvre 40% du territoire national. On se demande bien ce qu’elle fait des 60% restants. Alors que les journaux sont sommés de vendre 40% de leurs tirages pour être éligibles  à l’aide qu’octroie le Fsdp. On se retrouve avec un stock d’invendus. Dans le règlement des factures, Edipresse doit verser dès le 25 du mois les journaux vendus. Alors qu’elle reste devoir trois mois (juin, juillet et août) aux entreprises de presse », a-t-il fait savoir. Aussi soutient-il que la responsabilité de la situation précaire des entreprises de presse incombe à Edipresse. « Au regard des problèmes sus-cités, nous n’arrivons plus à faire face aux charges de nos entreprises (les impôts, les salaires du mois, la caisse nationale de la prévoyance sociale (Cnps). Nous avons eu plusieurs réunions avec les responsables d’Edipresse. Mais l’entreprise dit qu’elle a des problèmes financiers. Pour ce faire, nous sommes en discussions avec une compagnie pour mettre en place une autre entreprise capable de donner satisfaction », a-t-il relevé, avant d’annoncer que ses amis et lui seront reçus demain vendredi à 15 h par Sidy Tiemoko Touré, ministre de la Communication et des Medias. Guillaume Gbato, président du syndicat national des professionnels de la presse de Côte d’Ivoire (Synapp-Ci), a quant à lui noté qu’il est temps de mettre fin à « l’hémorragie d’Edipresse pour sauver la presse ivoirienne ».

R.K.