Côte d’Ivoire / Sicogi : Loukimane Camara suspendu
Loukimane Camara n’est plus le Directeur général de la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi). Du moins jusqu’à la fin de l’audit et d’une autre réunion du Conseil d’administration de la Sicogi.
Ainsi en a décidé le Conseil d’administration de la société, réuni en session extraordinaire ce 10 mars. Au menu, l’analyse de la situation dans cette entité dont le directeur général avait éconduit une équipe d’auditeurs venus de la Direction de la participation et de la privatisation (Dpp).
Objectif : auditer les comptes de la Sicogi. Une opération qu’avait recommandée le ministre auprès du Premier ministre, chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat, Abdourahmane Cissé mais qui s’était soldée, selon des sources proches du dossier, par un comportement ‘‘anti-républicain’’ du DG Loukimane Camara.
Finalement, au terme de ce conseil d’administration, M. Camara a été suspendu de son poste à compter de ce 10 mars 2016 jusqu’à la fin de l’audit et jusqu’à ce qu’une autre réunion statue sur les résultats de l’audit. Dans l’intervalle, Ibrahim Bakayoko, Pca, assurera l’intérim pendant la durée de la suspension.
La passation de charge entre l’intérimaire et le Dg suspendu s’est déroulé également ce 10 mars en présence des ministères de tutelle technique et financière. Quant à l’audit, il reprendra dès aujourd’hui sous l’égide du ministère du Budget et de l’Inspection générale d’Etat (IGE).
Avec ce revers subi par Loukimane Camara, c’est un avertissement qui est donné aux responsables des structures étatiques qui voudront engager un bras de fer avec leur tutelle.
Ces Directeurs généraux devront donc s’inscrire dans la droite ligne de la bonne gouvernance telle que prônée par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara et impulsée par l’un de ses meilleurs élèves, le ministre Abdourahmane Cissé.
Cette suspension démontre à tous que la fin de l’impunité est véritablement en marche et qu’auditer régulièrement une structure d’Etat doit être la règle et non l’exception. Car lorsqu’on gère les deniers publics, il faut bien rendre compte quand l’Etat veut en savoir davantage sur la gestion de toute société issue de son portefeuille.