Côte d’Ivoire / Violences à l’égard des femmes : ONU-Femmes et des organisations féminines veulent mettre fin au fléau
La représentation de ONU-Femmes en Côte d’Ivoire et plusieurs organisations de défense des droits de la femme ont exprimé leur volonté de mettre fin aux violences "silencieuses" que subissent les femmes, à l’occasion de la célébration, samedi, de "Orange Day", au siège de l’institution à Abidjan.
Selon la représentante résidente de ONU-Femmes, Mari Goretti N’duwayo, environ quatre femmes sur 10, ayant entre 15 et 49 ans, sont victimes de toutes formes de violences en Côte d’Ivoire, notamment les mutilations exercées sur des enfants de moins de 10 ans dont les chiffres font tant "peur". Ces violences, souvent passées sous silence, ont "de graves" conséquences sur le bien-être et la santé des victimes, limitant ainsi leur potentiel pour la contribution au développement de leur pays.
Des exposantes membres du groupe consultatif de la société civile pour ONU-Femmes, dont la psychologue et présidente fondatrice de l’ONG "Leadafricaines", Georgette Zamblé, dans leurs réflexions sur le thème "Allons au-delà du visible. Disons Non à la violence silencieuse envers les femmes et les filles", ont défini la violence silencieuse comme toute forme de violence subtile violant la dignité humaine et pouvant entrainer de graves conséquences sur le bien-être émotionnel et la santé mentale de l’individu.
Elles ont montré que ces violences, pour ce qui est de leur typologie, sont la violence domestique, la manipulation, l’injustice professionnelle, les harcèlements, le déni de ressources, la maltraitance, le chantage, le refus de permettre à une personne d’exercer son droit, l’isolement, la violence verbale, et le manque de respect ou de considération.
Pour Georgette Zamblé, cette forme de violence, difficilement détectable, blesse plus que son équivalent physique, car plus "pénétrante" et rabaisse la femme, la maintient dans un état de peur, lui déniant toute valeur dans la société.
Cette violence qui s’attaque à l’estime de l’individu, est à l’origine, selon la psychologue, de souffrances psychiques et de plusieurs "graves" maladies chez des femmes. "Cela constitue un frein à l’autonomie de la femme Or sans l’autonomie de la femme, il n’y a pas de développement", a-t-elle conclu.
Des caricatures de violences faites aux femmes et un sketch présenté par le comédien Bamba Major et sa troupe, le Théâtre des ambassadeurs, ont apporté une note humoristique à cette manifestation.
L’ONU a décrété "Orange Day", le 25 de chaque mois, en vue de lutter contre les violences faites aux femmes.
Aip