Côte d’Ivoire / « La tension est toujours vive, les bœufs de transhumance sommés de retourner dans leurs pays respectifs», selon Karim Bamba Djikrou, président des éleveurs de bétail du Bafing(Touba) :
En marge de l’atelier de validation de la composante nationale du programme régional d’investissement et de développement de l’élevage dans les pays côtiers (PRIDEC-CI), qui a eu lieu à Abidjan du 16 au 17 juin 2016, Karim Bamba Djikrou, président des éleveurs de bétail du Bafing(Touba) attire la sonnette d’alarme sur le danger qui guette la région du Bafing et lance un appel pressant au Président de la République de prendre ses responsabilités pour prévenir d’éventuels affrontements dont les conséquences pourraient être graves. Décryptage….
Qu’est ce qui s’est passé réellement à Touba ?
Silué Adama a formé un groupe dans son quartier pour aller abattre le bœuf d’un collaborateur qui se nomme Touré Mamadou. Suite à cet acte M. TOURE est allé porter plainte à la police. Suite à cette plainte j’ai été sollicité pour intervenir. Mais le procureur a dit que Silué Adama devait être jugé même s’il devait le condamné avec sursis pour montrer à la population qu’il s’est mal comporté en allant tuer la bête d’autrui. Mais avant la date du jugement les politiciens sont rentrés dans la danse pour diffuser la mauvaise information puisqu’il n’a pas été reçu par le procureur c’est moi le plaignant et le Maire de Touba qui avons rencontré le procureur. Et il a réitéré le fait qu’il allait le laisser libre. Mais les politiciens ont transformé l’information en faisant croire que c’est moi qui suis à la base de la condamnation de Silué Adama pour l’amener coûte que coûte en prison. Sans trop comprendre M. Silué a informé tous les cadres de son parti et les jeunes de son quartier pour s’attaquer à mes biens. Ils ont brulé une partie de la mercerie de ma femme.
Et depuis lors qu’est ce qui se passe sur le terrain ?
La situation est explosive puisque le préfet a organisé une réunion pour rétablir la confiance et la coexistence mais cette rencontre s’est soldée par un échec. Les parents ont refusé toutes les propositions et demandent que tous les éleveurs quittent la région avec leurs bêtes. Donc la tension est toujours vive et les éleveurs sont toujours menacés de tuerie de bêtes et sommes menacés. Au cours de la réunion, le préfet lui-même a été menacé. Après le président du conseil régional a convoqué une réunion à la suite de laquelle des décisions ont été arrêtées. Il a été décidé que les bœufs de transhumance doivent retourner dans les pays respectifs.
D’autres mesures ont été prises pour les éleveurs locaux. Qu’est-ce que vous souhaité pour votre région ?
Je dis toujours qu’on a besoin de nourriture pour se nourrir mais on a besoin également de protéine animale les deux vont de pair. Donc il faut nécessairement qu’on arrive à cohabiter pacifiquement dans un environnement de paix. Pour cela je profite de votre micro pour attirer l’attention des autorités dont le Chef de l’Etat Alassane Ouattara de tout mettre en œuvre pour trouver une solution idoine sinon il va avoir des conflits plus graves qu’avant. Puisque les éleveurs ne vont pas accepter que leurs bêtes soient tués et les parents agriculteurs n’accepteront plus que les bœufs partent dans leur champ donc on ira de conflit en conflit. Actuellement plusieurs personnes craignant d’avoir des problèmes veulent tout laisser tomber en vendant leur troupeau. Alors que c’est une activité rentable qui créé des emplois. Pour cela il faut que l’Etat nous vienne en aide pour pouvoir moderniser notre activité. Si rien n’est fait ce sera la catastrophe. Notre activité n’à rien avoir avec la politique. J’ai été victime de la politique parce que ceux qui ont monté le coup contre moi estiment que je ne suis pas de leur bord.
Entretien réalisé par
A.A.