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Ce qui frappe en premier lorsque le rideau se lève ce 11 mars 2018, c’est le décor. Le groupe béninois de la sélection officielle de la 10e édition du Masa, Ashakata, a sorti la grosse artillerie au Palais de la culture de Treichville. Il représente un quartier du Bénin. On distingue les bâtiments, mais aussi des vanneries, des nattes. Le spectacle intitulé ‘’Les intrépides’’ sublime la femme. Ses travaux, sa participation aux cultes voués aux ancêtres est mise en avant. Les costumes reflètent la culture du pays de Patrice Talon. « La femme est la sève de la nation. Elle est garante de tout. Les hommes sont là pour canaliser et cadrer les choses », situe Jean-Marie Vidjennagni, promoteur et directeur artistique du groupe. L’entrée en scène se fait par petits groupes. Les danseurs échangent. La place publique mise en avant est animée par des tongs, des tambours et des balafons du Bénin. Ashakata réussit une prouesse. Celle de transposer une danse destinée à un espace illimité sur une scène qui a de nombreuses exigences. L’harmonie des déplacements emporte le spectateur. Les mouvements ont été minutieusement travaillés de sorte à ce que le spectacle dégage une certaine fluidité. La maitrise et la grâce des danseurs parachèvent l’excellent travail effectué par les chorégraphes. Loin d’une danse banale, comme on en voit dans les rues de certaines villes africaines,  l’oeuvre artistique d’Ashakata est inspirée des religions endogènes de la région du Sud du Bénin. La divination de la femme a ceci d’envoutant, d’hypnotisant. Une belle prestation chaudement accueillie par le public de la salle Kodjo Ebouclé du Palais de la culture de Treichville. Le lendemain, le groupe s’est produit sur la scène du Théâtre de la cité à Cocody. Là encore, le groupe a été chaudement salué à sa descente de la scène. Tout en encourageant les Etats africains à suivre l’exemple d’Abidjan, M. Vidjennagni a souligné que sa troupe est venue faire honneur au Bénin. « C’est un défi pour nous. Il faut que des professionnels aiment le spectacle et puissent l’acheter. Il faut qu’ils découvrent la nouvelle démarche que nous proposons », insiste-t-il. Pour ses deux prestations au Masa, Ashakata a fait découvrir une autre dimension de la danse patrimoniale qui s’accorde bien avec la scène.

 

R. K.