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Une contribution du Pasteur Julien Kouassi

 

Dieu a mis l'homme dans le jardin pour le CULTIVER et le GARDER. Ainsi Dieu fit de l'homme l'intendant et le conservateur de sa création. Le bien-être, la qualité de vie dans le jardin, dépendaient donc de l'homme. À charge pour lui donc de Développer ce précieux héritage.

Tout a été créé POUR l'homme. L'homme n'est pas au service de la création mais c'est plutôt la création qui est au service de l'homme.

C'est POUR lui que Dieu a tout créé. La création est simplement son environnement qu'il se doit de COMPRENDRE (donc l'étudier minutieusement) et le DOMPTER.

Il est donc essentiel de comprendre que tout développement commence par le développement intellectuel du capital humain. Car c'est lui qui est en charge du maintien, de l'entretien et de la transformation-préservation de son habitat naturel. C'est lui qui doit exploiter ses ressources naturelles, minières et les transformer pour en faire des biens de consommation.

Ainsi donc peu importe combien de ressources naturelles, agricoles ou minières, minéralogiques dont un pays peut disposer comme RICHESSES POTENTIELLES dans son sous-sol. Si ce pays n'a pas d'abord développé les ressources humaines nécessaires à leur exploitation, il se retrouvera lui-même exploité par ceux qui ont payé le prix du développement des leurs.

Ceux qui ont investi dans l'éducation et parié sur la formation de qualité ont sans surprise connu le développement sans surprise. À l'instar du Japon, la Corée du Sud, la Chine qui se sont développés à ce prix.

Le Japon, pour rattraper son retard, a envoyé sa jeunesse étudier chez les Occidentaux ; ce qui a impulsé leur développement. Apprendre leur science. Et finalement l'adapter à leurs réalités socio-culturelles.

Tous les pays émergents d'Asie du sud-est, (Indonésie et Philippines) dont la croissance n'est pas une vue de l'esprit mais une réalité tangible, essentiellement à cause de leur fort marché intérieur (leur croissance démographique est phénoménale) et tous les autres pays émergents l'ont compris. Ils ont d'abord misé sur le système éducatif et sanitaire, pour impulser un développement économique. Car le cœur de tout développement reste l'homme.

Un système éducatif défaillant est la garantie pour un pays de rester à la traîne du développement. Sans compétence pour transformer les matières premières, comment créer de la croissance? Quand un pays est essentiellement tributaire du commerce de ses matières premières, il se prive d'importantes plus-values juteuses qui font le bonheur des pays qui n'ont pas une once de matières premières. On ne peut pas faire l'économie d'un tel processus. C'est un passage obligé.

Comment peut-on comprendre qu'un pays comme la Côte d'Ivoire qui est premier producteur mondial de cacao n'ait pas développé une filière de formation adaptée à ce produit aux immenses potentialités économiques? Dont les propriétés partent de l'agroalimentaire au cosmétique en passant par le pharmaceutique. Produit industriel par excellence. Nous nous contentons d'être des exportateurs de fèves de cacao que d'autres transforment en or.

L'industrie agroalimentaire et toute la chaîne professionnelle directe et indirecte. Pour ne parler que de ce seul produit. Si on y ajoute le café, l'anacarde, le palmier à huile, l'hévéa et j'en passe. Combien de ressources enviables avons-nous?

On dit que le succès de ce pays repose sur l'agriculture. Et pourtant les agriculteurs sont les parents pauvres et les laissés-pour-compte de la politique économique du pays. Ils n'ont pas accès à des prêts bancaires. Ils ne sont pas suffisamment encadrés et accompagnés et le fruit de leur labeur est bradé. Aucune possibilité de moderniser leur activité. Ils tirent le diable par la queue.

Si la filière agricole était mieux structurée, des lycées agricoles et techniques à vocation agricole, des centres de formation agricoles diversifiés et répartis dans différentes régions, des grandes écoles et des écoles de commerce spécialisées dans la transformation et la conservation de nos produits locaux et assurer leur commercialisation seraient sur toute l'étendue du territoire. Combien d'emplois directs et indirects, de production accrue ? L'économie s'en trouverait boostée pour le bonheur des populations. Et toute la chaîne économique, depuis la production jusqu'à la commercialisation s'en trouverait enrichie.

Quand Dieu veut te bénir, il te donne des hommes. La manière dont tu investiras en eux et tu les traiteras, déterminera ton niveau d'accomplissement. Si même vous faites appel à des compétences étrangères pour construire des édifices, des infrastructures, des usines ou autre chose sans qu'il n'y ait eu de transfert de compétences, ces entreprises sont vouées à l'échec. Car elles ne seront pas entretenues comme il se doit. Or c'est l'entretien qui maintient.

Les grands pays bâtissent des hommes, des générations.

Pour l'amour de ma nation.

Pasteur Julien Kouassi