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Après son sacre en 2013, le réalisateur Sénégalais Alain Gomis est monté encore une fois ce samedi 4 Mars 2017 sur la plus haute marche du Festival panafricain du cinéma et de l’audiovisuel (Fespaco), en s’arrogeant le plus grand prix -l’Etalon d’Or de Yennenga- de la 25ème édition  de la biennale. Et ce, avec son film ‘‘Félicité’’. C’était au cours d’une cérémonie de clôture au Palais Omnisport de Ouagadougou, en présence de plusieurs personnalités, dont le président du Burkina Faso, M. Roch Marc Christian Kaboré et son homologue ivoirien, le Président de la République Alassane Ouattara. Après avoir visionné méticuleusement les vingt films en compétitions, le Jury de la catégorie Fiction long métrage -présidé par le critique de cinéma marocain -Nour Eddine Sail-, qui décerne l’Etalon de Yennenga, a décidé ainsi de primer ‘‘Félicité’’, pour la qualité du travail réalisé par le cinéaste sénégalais. « Nous avons décidé de décerner l’Etalon d’or de Yennenga à ce film pour la qualité des images et l’agencement des scènes, qui donne une originalité à l’histoire qu’elle raconte », a déclaré le président du jury. ‘‘Félicité’’ raconte en effet l’histoire d’une jeune femme chanteuse qui vit dans un quartier de Kinshasa en République Démocratique du Congo. Fière d’elle et courageuse, elle sera confrontée à plusieurs difficultés de la vie. Des nuits chaudes de Kinshasa à une rencontre inattendues de deux âmes, en passant par la musique transcendantale du Kassaï Allstar et Kinshasa la ville électrisante, douce et amer, ce long métrage d’Alain Gomis, est « une histoire d’amour, l’histoire musicale et électrique d’un retour à la vie ». Heureux de son deuxième sacre sur la scène du plus grand festival de cinéma du continent africain, Alain Gomis n’a pas manqué de remercier tous ceux qui l’on aidé à réaliser ce film. «C’est un grand honneur de recevoir ce trophée. Je remercie Oumar Sall le producteur, tous les acteurs, toute l’équipe sénégalaise et congolaise. Ce prix, je le dédie à tous les jeunes réalisateurs et réalisatrices. Je leur demande d’avoir du courage et respecter leur public. », a-t-il déclaré avec émotion le lauréat. Il faut noter qu’en plus de cet Etalon d’or d’Alain Gomis, doté d’une enveloppe de 20 000 000 F CFA, deux autres réalisateurs sénégalais se sont vus décernés le prix de la meilleure sérié télé  et celui du meilleur documentaire (Voir palmares). Toute chose qui donne une bonne moisson au Sénégal avec un total de trois films primés.

 

Deux prix pour la Côte d’Ivoire   

Quant à l’Etalon d’argent de Yennenga, il a été décerné au réalisateur béninois, Sylvestre Amousou pour son film ‘‘L’orage africain, un contient sous influence’’. Tandis que, le 3ème prix, en l’occurrence l’Etalon de bronze de Yennenga, est revenu au Marocain Said Khallaf, pour son film ‘‘A mile in my shoes’’. 

La Côte d’Ivoire n’a pas démérité à ce grand rendez de célébration de l’excellence du cinéma africain. Bien que n’étant pas dans le trio gagnant tant convoité des films en compétition dans la catégorie  Fiction Long Métrage, les professionnels ivoiriens retournent au pays avec deux prix. Notamment, le Prix Spécial du Jury décerné au réalisateur Hyacinthe Hounsou dans la catégorie Série télévisé pour son film ‘‘Aphasie’’ et le Prix du meilleur  montage à Olivier Mellehe Koné pour son film ‘‘L’interprète’’. Une moisson bonne dans l’ensemble, selon le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie Maurice Bandaman, au regard du niveau très élevé des réalisateurs des autres pays en compétition par rapport ceux de la Côte d’Ivoire, qui sont encore jeunes et ont encore du chemin à faire. « Je suis satisfait de ce résultat. Il ne faut pas juger au niveau de la quantité des prix, mais de la qualité des prix. Depuis les sacres de Fadika Kramo Lanciné en 1981 et Roger Gnoan M’Balla en 1993, il y a une cassure au niveau des participations de nos réalisateurs au Fespaco. Il n’y pas eu de génération intermédiaire pour marquer une continuité de la présence de la Côte d’Ivoire avec des films de qualités. Il y a seulement cinq ans que nous avons décidé de travailler pour le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène cinématographique, en accompagnant des productions pour que les réalisateurs présentent des films en compétitions au Fespaco. La plupart sont de jeunes réalisateurs, qui sont à leurs premiers films. Il faut donc qu’on soit patient. Cela dit, nous semons pour l’instant. C’est dans une dizaine d’année que le cinéma ivoirien commencera à glaner les lauriers dans les grands festivals comme le Fespaco », nous a confié le patron de la Culture ivoirienne, avec beaucoup d’optimisme quant à l’avenir du cinéma.    

 

« C’est le cinéma africain qui a gagné »

Au sortie de ce clap de clôture de la 25ème  édition de la biennale, les deux chefs d’Etat, qui l’on honoré de leur présence du début jusqu’à la fin, malgré la chaleur et une coupure inattendue de l’électricité, ont donné leurs impressions   à la presse. « La Côte d’Ivoire est très honoré d’être pays invité d’honneur. C’est la première fois que je participe à ce grand événement qu’est le Fespaco, et je vois que c’est magnifique et spectaculaire. Je voudrais donc féliciter d’abord Son excellence Monsieur le Président Roch Marc Christian Kaboré, les autorités burkinabè et tous ceux qui ont contribué à la réussite de ce grand événement.  Parce c’est extraordinaire de voire notre culture célébrée avec tant de joie et d’organisation. Je repars satisfait et avec beaucoup de gratitude », a déclaré le président Alassane Ouattara. Et son hôte burkinabè de lui emboîter le pas : « Je voudrais simplement ajouter à ce que le Président Alassane Ouattara a dit, que la coopération entre nos deux pays est en bonne place. Et cette belle fête du cinéma est un témoignage. Je voudrais donc le remercier non seulement de sa présence, mais pour avoir accepté que la Côte d’Ivoire soit le pays invité d’honneur de cette 25ème édition du Fespaco. Et c’est vrai que c’est la première fois qu’un chef d’Etat étranger participe au Fespaco. Et le Président Alassane Ouattara aurait même pu être à l’ouverture, nu été les contraintes de dernières minutes. Et aujourd’hui, il est avec nous à la clôture. Cela confirme la qualité des relations entre  nos deux pays ». « Les lampions s’éteignent donc, conclut le président burkinabè,  sur le Fespaco 2017. Ça a été la fête du cinéma. C’est vrai qu’il y a eu des personnes qui ont été primés et d’autres pas, mais quand on voit la qualité du travail qui a été fait, le chemin de croix de tous les professionnels du cinéma, nous leur disons à tous bravo et félicitation. C’est le cinéma africain qui a gagné. Nous devons travailler à faire émerger une industrie cinématographique en Afrique. C’est un grand défi et nous allons nous atteler à travailler à cela ».

                           Abou Adams Envoyé spécial à Ouagadougou

Palmarès

COMPETITION OFFICIELLE : FILMS DOCUMENTAIRES

-Premier prix

« Kemtiyu, Séex Anta (KEMTIYU, CHEIKH ANTA) » Ousmane – William MBAYE (Sénégal)

-Deuxième prix

« Congo ! Le silence des crimes oubliés » de Gilbert BALUFU (R.D. Congo)

-Troisième prix

“A footnote in ballet history ?” de Abdel Khalek HISHAM (Egypte)

COMPETITION OFFICIELLE : FILMS DES ECOLES AFRICAINES DE CINEMA

Prix du meilleur film de fiction

-“Down side up” de Peter OWUSU – University of Legon ( Ghana)

Prix du meilleur film documentaire des écoles de cinéma

« Nubuke » de Aryee BISMARK – National Film and télévision Institute (Ghana)

Prix spécial des écoles africaines de cinéma

« Heritage » de Fatoumata Tioye COULIBALY (Mali)

COMPETITION OFFICIELLE : SERIE TELEVISUELLE

Meilleure série télé

« Tundu Wundu » – Abdoulahad WONE (Sénégal)

Prix spécial du jury

« Aphasie » –  Hyacinthe HOUNSOU (Côte d’Ivoire)

COMPETITION OFFICIELLE : FICTION COURT METRAGE

-Poulain d’or

« Hymenee » de Violaine Maryam Blanche BELLET (Maroc)

-Poulain d’argent

« The bicycle man » de Twiggy MATIWANA (Afrique du sud)

-Poulain de bronze

« Khallina hakka khir » de Mehdi M. BARSAOUI (Tunisie)

Mention spéciale du jury

« A place for myself » de Marie Clémentine DUSABEJAMBO (Rwanda)

PRIX TECHNIQUES ET ARTISTIQUES

– Prix du meilleur montage

 « L’interprète » de Olivier Meliche Koné (Côte d’Ivoire)

-Prix de la meilleure musique

– « Le puits » de Lotfi Bouchouchi (Algérie)

– Prix du meilleur décor

« The lucky specials » de Rea Rangaka (Afrique du Sud)

– Prix du meilleur son

« Félicité » de Alain Formose Gomis (Sénégal)

– Prix de la meilleure image

« Zin’naariya ! » de Rahmatou Kéïta (Niger)

– Prix du meilleur scénario

« La forêt du Niolo » de Adama Roamba (Burkina Faso)

– Prix de la meilleure interprétation féminine

 « A la recherche du pouvoir perdu » de Mohammed Ahed Bensouda (Maroc)

– Prix de la meilleure interprétation masculine

« Wulu » de Daouda Coulibaly (Mali)

– Prix de la meilleure affiche

« The lucky specials » de Rea Rangaka (Afrique du Sud)

-Prix Oumarou Ganda

« Le puits » de Lotfi Bouchouchi (Algérie)

-Prix Paul Robeson

« Frontières », Apolline Traoré (Burkina Faso)

PRIX SPECIAUX

-Prix Félix Houphouet-Boigny du Conseil de l’Entente 

« Frontières » de Apolline Traoré, Burkina Faso

-Prix CEDEAO de l’intégration pour le meilleur film ouest africain

« Frontières » de Apolline Traoré du Burkina.

-Prix UNICEF

« La rue n’est pas ma mère » de Jérôme N Yaméogo  (Burkina Faso)

-Prix de la ville de Ouagadougou

 « La rue n’est pas ma mère » de Jérôme N Yaméogo  (Burkina Faso)

-Prix « Sembène Ousmane » de EcoBank

 « Wulu » de Daouda Coulibaly  (Mali)

-Prix « Soumanou Vieira » de la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC)

 « A mile in my shoes » de Said Khallaf (Maroc)

-Prix « Signis »

 « The lucky specials » de Rea Rangaka (Afrique du sud)

Mention spéciale à « A mile in my shoes » de Said Khallaf du Maroc par le jury de l’Association catholique mondiale de la communication (SIGNIS).

-Prix « Thomas Sankara »  de la Guilde africaine des Réalisateurs et producteurs

« A place for myself » de Marie Clémentine Dusabejambo (Rwanda)

– Prix « de la chance » de la LONAB

« A place for myself » de Marie Clémentine Dusabejambo (Rwanda)

-Prix de l’ONG WaterAid pour l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement 

« Le puits » de Lofti Bouchouchi (Algérie)

-Prix santé et sécurité au travail

 « Bons baisers de Morurua » de Larbi Benchiha (Algérie)

-Prix spécial de l’Assemblée nationale

 « L’Orage africain » de Sylvestre Amoussou (Bénin)

-Prix Union européenne et ACP

« Kemtiyu, Séex Anta (KEMTIYU, CHEIKH ANTA) » Ousmane – William MBAYE (Sénégal)

« The bicycle man » de Twiggy MATIWANA (Afrique du sud)