Ethique et déontologie / Zio Moussa, consultant –formateur : « En Côte d’Ivoire, on ne fait pas du journalisme d’information »
Le consultant et formateur ivoirien s’est indigné de la façon dont le métier de journalisme est pratiqué en Côte d’Ivoire. Zio Moussa a condamné l’attitude des journalistes ivoiriens consistant à faire constamment fi des règles d’éthique et de déontologie en matière de journalisme. « On ne fait pas du journalisme d’information en Côte d’Ivoire. On ne fait que de la communication partisane et politicienne », a déploré l’expert en média training, à l’ouverture d’un atelier de formation des journalistes sur le code de déontologie, organisé par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à l’hôtel parlementaire de Yamoussoukro. Et d’expliquer que la baisse des chiffres de vente et la réduction du nombre de tirage des journaux ivoiriens sont en partie, dues à cette situation. « Après une enquête minutieuse, il a été démontré que de 2001 à 2005, on a perdu 8 millions d’achetorats », fait-il remarquer. Pour le consultant, l’argument selon lequel, les journalistes sont mal payés, ne justifie pas cette dérive de la presse ivoirienne surtout quand « des journalistes se rendent eux-mêmes complices de leur mauvais traitement ». « Il y a des ministres qui sont payés à des millions mais qui entretiennent des caisses noires, qui sont corrompus. D’après le Conseil national de la presse (CNP), des journalistes signent de faux documents pour couvrir leurs employeurs », a-t-il dénoncé. L’atelier de formation sur le code de déontologie qui ouvert, hier prendra fin vendredi prochain. Il vise à accroître la crédibilité des médias ivoiriens au sein de la population, à inciter les journalistes à prendre une part active dans le processus de consolidation de la paix en Côte d’Ivoire. En effet, l’UNESCO estime que les crises successives qu’a connues la Côte d’Ivoire, ont été à tort ou à raisons « attribuées en partie aux médias et par ricochet aux journalistes à travers leurs écrits. Alors que la responsabilité des médias dans une crise ou une situation d’instabilité résulte le plus souvent du manque de connaissances des règles du métier de journalisme ».
A.K.