Éthique et IA : La vision du professeur Lazare Poamé pour l’avenir de l’éducation en Afrique
La 4ème édition de l’École d’été de la Chaire UNESCO Éthique, Science et Société, réunissant des experts européens et africains pour débattre de l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la santé et l’éducation, s’est tenue avec succès à l’Université de Toulouse en France. Parmi les interventions marquantes, celle du Professeur Lazare Poamé, Titulaire de la Chaire UNESCO de Bioéthique, avec sa conférence intitulée « Praxis et pédagogie dans l’enseignement de l’éthique de l’intelligence artificielle dans les universités africaines ».
Le Professeur Lazare Poamé a souligné, au cours de son intervention, l’urgence d’une institutionnalisation de l’enseignement de l’éthique de l’IA pour faire face aux biais de l’évaluation induits par l’IA générative. En réponse à cette préoccupation, la Chaire UNESCO de Bioéthique de l’Université Alassane Ouattara organise à Bouaké, les 24 et 25 octobre 2024, un Séminaire international sur le thème : L’éthique de l’Intelligence Artificielle et la docimologie au 21ème siècle : enseigner et évaluer autrement avec l’IA générative.
L’éthique de l’IA, selon le Professeur Lazare Poamé, n’est pas seulement un objet de recherche, mais l’une des pierres angulaires de l’avenir de l’éducation et de la société. Les universités africaines, en amorçant l’ère de l’IA générative, ont un rôle crucial à jouer dans la formation des esprits capables de naviguer dans le technocosme avec sagesse et discernement.
Selon le Professeur Lazare Poamé, l’enseignement de l’éthique de l’IA est devenu une nécessité incontournable pour les universités africaines. Le Séminaire international, organisé par la Chaire UNESCO de Bioéthique en décembre 2023 à l’Université Alassane Ouattara à Bouaké, a mis en lumière l’importance de la production de modules de formation adaptés aux défis éthiques et socioéconomiques spécifiques à l’Afrique. Ces modules, identifiés par le Professeur Lazare Poamé, couvrent des domaines aussi variés que l’éthique des technologies, l’IA et les valeurs culturelles, l’éthique de l’IA transsectorielle, l’éthique des algorithmes ou encore l’éthique de l’IA et la prospective.
Une enquête a été lancée en 2024 par la Chaire UNESCO de Bioéthique de l’Université Alassane Ouattara dans 24 Universités africaines, issues de 11 pays membres de l’espace du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES). Les résultats obtenus ont permis non seulement de légitimer l’enseignement de l’éthique de l’IA, mais aussi de montrer le rôle de la Chaire UNESCO de Bioéthique dans l’introduction de l’enseignement de l’éthique de l’IA dans certaines universités africaines.
L’approche pédagogique préconisée par le Professeur Lazare Poamé s’inspire de la pensée de Kant, qui prônait une éducation tournée vers un avenir meilleur. Dans cette optique, dit-il « l’enseignement de l’éthique de l’IA doit allier le techniquement pratique et le moralement pratique, en intégrant des méthodes telles que la méthode érotématique, la méthode acroamatique sans mysticisme pythagoricien et la méthode heuristique qui rompt avec le transfusionnisme pédagogique encore en vigueur dans le jeu éducatif ».
La conférence du Professeur Lazare Poamé revêt une importance capitale pour l’implémentation de l’éthique de l’intelligence artificielle dans les universités et dans la Société. Sa vision ouvre la voie vers une intégration méthodique de l’enseignement de l’éthique de l’IA dans les universités africaines, en mettant l’accent sur la nécessité d’une formation éthique rigoureuse. Les universités africaines, armées de ces connaissances, sont appelées à devenir des pionnières dans la création d’un avenir où l’objet technique sophistiqué et l’humain coexistent harmonieusement.
