Exclusif / 2 semaines après sa mort : Les confidences du roi de Moossou sur Dezy Champion
Deux semaines après la disparition de Dezy Champion, son parrain parle et fait des confidences émouvantes sur l’artiste.
Le 21eme roi de Grand-Bassam, Nanan Kanga Assoumou a parrainé, le 1er avril 2018 au stade de la Bae de Yopougon le concert de l’artiste Zouglou, Molière. Alors que le Dg de la société Sotrad Boy’s, Yao Kouakou Alex et l’organisateur du spectacle, Clé Bazar se sont rendus, le mardi 3 avril 2018, à la Cour royale pour lui traduire leur reconnaissance, le roi va faire des révélations émouvantes sur l’artiste pasteur Dézy Champion, décédé dans la nuit du 31 mars au 1er avril dernier. Nous vous proposons un large extrait de ses confidences sur le zouglouman.
Comment Dézy Champion l’a rencontré au Palais royal
La première personne qui m’avait approché à la Cour royale, pas dans le cadre du zouglou mais après avoir créé son église, est bien Dezy Champion. Il m’a dit ceci : « Papa, je veux me retirer de la musique pour me consacrer à Dieu. Ceci étant, je viens de bâtir une église et l’église que j’ai bâtie, selon les révélations, je ne dois pas choisir un politicien comme parrain ». Je dis exactement ce qu’il m’a dit. Il dit dans son rêve, comme il lui a été dit de ne pas choisir de politicien comme parrain. Il cherchait la voie à suivre. Mais qui trouver ? Quelque chose lui demandait d’aller vers Bonoua et c’est ce qu’il a fait. A son retour, dit-il, il a vu une maison imposante à partir du pont à l’entrée de Grand-Bassam. Quand il est descendu du pont en partance pour Abidjan, quelque chose lui a dit : « Retourne à la cour que tu as vue ». Mais, il ne savait pas que c’était la Cour royale. A sa descente du pont, il se renseigne auprès des vendeuses sur la grande cour qu’il a vue et ce sont elles qui lui diront que c’est la Cour royale de Grand-Bassam. Il n’a donc pas cherché loin, il a contourné et il est venu à la porte. Je le connais en tant qu’artiste, mais il n’y avait jamais eu d’approche personnelle entre lui et moi. Au portail de la Cour royale et il a demandé à rencontrer le roi. Ceux qui étaient là lui ont fait entendre que le roi était en déplacement à Abidjan. Il leur a dit qu’il allait attendre. Il a attendu jusqu’à 15 heures. Quand je suis arrivé, ils m’ont dit qu’un monsieur voulait me voir. J’ai demandé : « C’est pourquoi ? ». Ils m’ont dit qu’ils ne savaient pas. J’ai cherché à savoir si j’avais un rendez-vous avec quelqu’un, ils m’ont répondu par la négation. Je leur ai donné mon OK afin qu’il fasse venir le visiteur.
C’est comme ça que le directeur du protocole l’a introduit. Quand il est rentré, il a fait le point de son déplacement comme je l’ai dit tantôt. J’ai donné mon accord de principe et ensuite l’accord définitif qui s’est soldé par l’inauguration officielle de son église à Yopougon-Ananeraie, en présence de plusieurs pasteurs dont Guy-Vincent Kodja. Depuis lors, je suis demeuré son parrain.
Concernant le spectacle de Molière à Yopougon, je le dis haut et fort, c’est pour la première fois que j’ai accepté d’aller assister à un concert Zouglou. Pour cette sortie, j’ai été sollicité par mon frère Clé Bazar, accompagné de Molière, je leur ai dit que c’est quelque chose que je n’ai jamais fait. Mais à cause de mon frère Clé Bazar, j’ai donné mon accord.
J’avoue que j’étais agréablement surpris. Clé Bazar m’a dit qu’on devrait venir me chercher mais je ne savais pas qu’on devrait venir me chercher avec un tel cortège. Vraiment, c’était émouvant, j’ai été heureux. Très heureux parce qu’ils m’ont amené à Yopougon et ils m’ont ramené jusqu’au royaume. Ils m’ont rendu l’honneur dû à mon rang et ont veillé scrupuleusement à ma sécurité par l’entremise de Sotrad Boy’s. Je leur tire mon chapeau. J’ai été heureux du cortège qui a été mis à ma disposition. A aucun moment, je n’ai eu peur. Bravo à vous, bravo au directeur de la société !
Propos recueillis par A.K.