Filière anacarde : Le vrai problème des transformateurs locaux, selon le Adama Coulibaly, Dg du Conseil coton-anacarde
Le directeur général du Conseil coton anacarde a affirmé, hier mardi 4 juin 2024 que le problème de la filière anacarde n’est pas lié à la disponibilité de la noix de cajou brute comme le soutiennent nombre d’opérateurs du secteur.
« Le vrai problème n’est pas la disponibilité du produit noix de cajou brute mais c’est l’accès au financement. Parfois le financement est mis trop tard. Ce qui fait qu’au moment où les transformateurs locaux arrivent sur le marché, il y a moins de produits car les industriels internationaux sont déjà passés », a expliqué le directeur général du Conseil coton anacarde, Dr Adama Coulibaly, invité de l'émission ''Tout Savoir Sur'' le développement des filières coton et anacarde en Côte d'Ivoire du Centre d’information et de communication gouvernementale (Cicg).
C’est pourquoi, à l’en croire, il a engagé des discussions avec l’Association des professionnels de banques et établissements financiers (Apbef) de Côte d’Ivoire afin d’aider à financer les acteurs locaux. En outre le patron du CCA informe que quand la campagne s’ouvre, il accorde une semaine comme l’année dernière et deux semaines comme cette année, aux transformateurs locaux afin d’acheter les produits avant les gros industriels.
« Nous voulons que nos transformateurs soient privilégiés par rapport aux internationaux », a souligné Dr Adama Coulibaly.
Au niveau du coton, la délimitation des zones de production et leur attribution aux sociétés cotonnières (le zonage) a permis de booter la production du coton graine qui, de 310 377 tonnes (campagne 2015-2016) a atteint un niveau record de 559 483 tonnes au cours de la campagne 2020-2021 et 539 623 tonnes en 2021-2022 avant d’être contrariée par les jassides, ces insectes ravageurs qui ont fait chuter la production du coton graine à 236 186 tonnes en 2022-2023. Aujourd’hui, on assiste à une remontée de la production qui se situe à 347 922 tonnes soit un gain de 111 736 par rapport à la précédente campagne.
Au niveau de la filière anacarde, c’est la même note de satisfaction. De moins de 500 000 tonnes avant la réforme, ils ont atteint 649 587 tonnes de noix brutes de cajou en 2016. Et depuis, la production n’a connu qu’une courbe ascendante pour atteindre 1 225 935 tonnes en 2023. Pour la campagne courante, le CCA a une prévision de production de 1 250 000 tonnes mais révisées à 1 000 000 tonnes en raison des conditions climatiques défavorables cette année sur toute la zone de production et dans tous les pays. 842 733 tonnes ont été réceptionnées chez les transformateurs et les exportateurs.
« Ce sont tous ces résultats qui font aujourd’hui de notre pays le premier pays producteur et premier exportateur de noix brutes de cajou, depuis 2015. Il représente, à lui seul, 40% de l’offre mondiale en noix brute de cajou », se réjouit-il.
S’agissant de la commercialisation, cette année, ce sont 193 entreprises qui sont agréées pour l’export dont119 coopératives et 74 sociétés commerciales. Pour l’achat bord champ, ce sont 1570 acheteurs qui sont agréés dont 1288 coopératives, 129 sociétés commerciales et 35 UT.
« Nos règles sur la commercialisation sont strictement respectées. Nous sommes satisfaits de constater que les coopératives qui appartiennent à des nationaux compétissent aujourd’hui avec les multinationales avec une part à l’export de 50% contre 25%, il y a seulement 5 ans », affirme-t-il.
Quant à la transformation locale de la noix brute, elle est passée, selon Adama Coulibaly, de 40 383 tonnes en 2016, soit 6,22% de la production nationale à 265 863 tonnes en 2023, soit 21% de la production nationale. « Aujourd’hui, la quantité achetée par les transformateurs a déjà dépassé les 300 000 tonnes pour une prévision de 300 000-320 000 tonnes », annonce le Dg du CCA.
A l’en croire, ce sont environ une trentaine d’unités industrielles, d’une capacité installée de 350 000 tonnes, qui animent ce segment d’activités avec un soutien résolu du Gouvernement qui a mis en place une série de mesures incitatives.
« Aujourd’hui, notre pays se hisse au rang de deuxième exportateur d’amandes, après le Vietnam et troisième pays transformateur au monde. Ces usines ont généré plus de 15 000 emplois directs dont 70% de femmes », a-t-il indiqué.
A.K.