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Zinédine Zidane a réussi en un an et demi ce dont tous les entraîneurs rêvent avec le Real Madrid : deux semaines après avoir triomphé en Liga, le Français (44 ans) a soulevé sa deuxième Ligue des champions et est entré dans l'histoire.Il avait déjà marqué l'histoire de la Ligue des champions en tant que joueur en 2002, avec une volée prodigieuse restée dans les mémoires en finale, contre Leverkusen. Sur le banc, il avait triomphé une seconde fois aux côtés de Carlo Ancelotti, son mentor, en 2013. Madrid est sa maison, et Zidane a patiemment, sagement attendu son heure. Au moment de prendre la succession de Rafael Benitez, en janvier 2016, beaucoup doutaient de ses capacités à imposer sa patte sur le banc du Real, sans doute le plus exigeant au monde.Les records de la finale«Zizou» n'avait entraîné que la Castilla, la réserve du club, et jamais d'équipe professionnelle. Cinq mois plus tard, même pas, il entrait dans la légende en devenant le premier Français à soulever la Ligue des champions en tant que joueur puis entraîneur. À quoi pouvait-il encore rêver samedi sur la pelouse du Millennium, la Liga et une seconde C1 de suite en poche ? «Il est là depuis 17 mois et en 17 mois, il a tout fait, se réjouissait son président, Florentino Pérez, après le match. Tous les supporters du Real devraient le remercier.» La clef de sa réussite au Real ? «Chaque joueur se sent important, disait-il en conférence de presse, et ils s'entendent tous bien. Il y a une connexion entre eux. Quand vous gagnez, c'est plus facile, mais c'est aussi beaucoup de travail. La clef du succès, c'est que les joueurs ne se lassent pas.» Depuis 1990 et Arrigo Sacchi, aucun entraîneur n'avait réussi la prouesse de conserver son titre. Zidane a le même âge (44 ans) que le stratège du Milan à l'époque, mais on ne peut s'empêcher de voir plus loin pour celui qui fut aussi sacré Ballon d'Or en 1998.Samedi, il avait le triomphe modeste à Cardiff, rappelant sa «chance de faire partie» du «plus grand club du monde» et d'«entraîner des grands joueurs». «J'ai envie de danser, avouait-il tout de même. Je dois tout à ce club, il est mon coeur.» Zidane a changé depuis sa jeunesse à la Castellane, depuis 2006 et cette fin de carrière en queue de poisson contre l'Italie. Face à la presse, il est plus habile, il sourit, joue, blague même parfois. Mais entrer dans sa tête n'est pas plus aisé, même pour ses joueurs.«Comment était le coach ? Tranquille, comme d'habitude, confiait Karim Benzema. Il est calme, serein, comme d'habitude, comme il est toujours.» Zidane est calme, c'est vrai, Zidane est serein, mais ça ne l'empêche pas de se remettre en question. Son équipe n'avait cadré qu'un tir en première période contre la Juventus, et elle est revenue des vestiaires transfigurée. Zidane est-il le plus grand entraîneur français de l'histoire ?En zone mixte, Cristiano Ronaldo soulignait à ce sujet l'importance de son «discours très positif à la mi-temps». «Il nous a dit qu'il croyait vraiment en nous», insistait la star portugaise, auteur d'un doublé. Cinq cent douze jours à la tête du Real ont suffi à faire de lui un grand entraîneur. Le meilleur ? «Non, non, je ne le suis pas», répondait-il à la presse espagnole. Pas encore. Zidane : «Un jour historique»

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