football-lionel-messi-arrache-son-huitieme-fois-de-sa-carriere.jpg

C’est un règne sans partage. Le très grand huit. Lionel Messi a été désigné Ballon d'Or pour la huitième fois de sa carrière, au bout d'une saison 2022-2023 bouclée en eau de boudin avec le Paris Saint-Germain mais marquée par un sacre à la Coupe du monde avec l'Argentine qui a complété sa légende. La Pulga a devancé Erling Haaland et Kylian Mbappé, les "successeurs" désignés. Comme un symbole.

Il y a quelques années, à une époque où ses Ballons d'Or se comptaient encore sur les doigts d'une seule main, Lionel Messi avait confié qu'il aurait aimé les échanger contre une Coupe du monde. Il n'a désormais plus à choisir : l'Argentin a récolté la huitième prestigieuse récompense individuelle de sa carrière, ce lundi au Théâtre du Chatelet, au bout d'une saison rendue grandiose par son sacre avec l’Albiceleste au Qatar.

Voilà pourquoi ce nouveau trophée décerné par France Football aura peut-être une place à part sur sa cheminée. Souvent, La Pulga a surfé sur des performances individuelles hors normes pour rafler la mise, y compris lors de saisons creuses sur le plan collectif. Cette fois, c'est tout l'inverse : avec le Paris Saint-Germain, le joueur de 36 ans a bouclé une saison quelconque, au point de quitter la capitale - et l'Europe – sous des sifflets nourris du Parc des Princes.

 

Ballon d’Or 2023 : le classement complet

 

Cet exercice-là avait pourtant bien commencé, comme si les quelques semaines qui ont précédé le rendez-vous qatarien devaient lui servir de rampe de lancement vers sa quête finale. Avec le PSG, il avait inscrit 12 buts et délivré 14 passes décisives en 19 matches avant de s'envoler avec l'Albiceleste. Après, il s'est contenté de 9 réalisations et 6 offrandes en 22 rencontres, sans peser ni sur le huitième de finale de Ligue des champions face au Bayern (défaites 0-1 et 2-0), ni même sur celui de Coupe de France face à l'OM (défaite 2-1).

 

Haaland et Mbappé sur le podium

 

Mais finalement, Leo n'a jamais autant et Messi qu'au Qatar, où il a porté une équipe d'abord moyenne et battue par l'Arabie saoudite (1-2) en machine de guerre entièrement dévouée à son leader. Messi a assumé ses responsabilités, a été décisif lors de chacun des matches à élimination directe, a maintenu le navire à flots en finale face à la France avec un doublé et même occupé le terrain médiatique avec, parfois, une personnalité bien plus sombre que celle que l'on lui connaît.

Tout ça a compté. Et pesé beaucoup plus lourd que tout le reste aux yeux de la centaine de votants. C'est en quelque sorte une ironie, alors que les critères d'attribution du Ballon d'Or ont été revus pour placer les performances individuelles au-dessus des prestations collectives et du palmarès. Mais on a trop souvent critiqué la "surindividualisation" de ce trophée pour ne pas se réjouir que la Coupe du monde soit redevenue écrasante.

Tant pis pour Erling Haaland, qui a eu la mauvaise idée de tout gagner avec Manchester City lors d'une saison entrecoupée par un grand rendez-vous international. Tant pis aussi pour Kylian Mbappé, dont le Mondial (8 buts dont 3 en finale) aurait été autrement plus marquant que celui de Messi s'il y avait eu le titre au bout. Ces deux-là complètent le podium et s'y retrouveront sans doute à de nombreuses reprises, à l'avenir. En attendant, ils regardent l'Argentin soulever un Ballon d'Or pour la huitième fois. Et probablement la dernière.

A.K. et Eurosport