France / Pourquoi le patron de la police nationale, Eric Morvan, démissionne
Selon des informations du "Point", Eric Morvan, 62 ans, part à la retraite trois ans avant l'âge prévu pour les hauts fonctionnaires.
Après deux ans en poste, il claque la porte. Le patron de la police nationale aurait annoncé lundi son départ à la retraite lors de ses voeux aux préfets de France, selon les informations du Point, confirmées par Le Mondequi précise qu'il aurait informé le ministère de l'Intérieur depuis plusieurs semaines. L'annonce de son départ faisait l'objet de rumeurs insistantes depuis plusieurs semaines au sein du ministère de l'Intérieur.
Après une carrière de 42 ans au service de l'État, le haut fonctionnaire, "exténué" d'après l'hebdomadaire, ou "lessivé", selon le quotidien, avance son départ à la retraite de trois ans et quittera ses fonctions dans les prochains jours. Il avait rejoint la tête de la police nationale en août 2017 après avoir été préfet des Pyrénées-Atlantiques, succédant ainsi à Jean-Marc Falcone.
Des attentats aux gilets jaunes
Pendant ces deux ans, Eric Morvan a traversé des crises nationales d'ampleur, à commencer par les gilets jaunes, un défi hebdomadaire pour les forces de sécurité en termes de maintien de l'ordre. Une profession qui est également en crise, avec, en 2019, 59 suicides dans les rangs de la police, le dernier datant du 30 décembre dernier. Il avait été alors raillé, rappelle Le Point, pour avoir proposé dans une note des barbecues et des pique-niques comme solution pour prévenir les drames des suicides.
Différents attentats et autres attaques ont aussi jalonné sa carrière, lorsqu'il était au cabinet de Bernard Cazeneuve en 2015, mais aussi à partir de 2017. Samedi dernier, une enquête a encore été ouverte pour "assassinat et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et confiée à la police judiciaire de Paris et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), après l'attaque au couteau à Villejuif.
Eric Morvan a également appliqué les différentes missions confiées par Gérard Collomb quand il était encore à l'Intérieur comme la mise en place de la police de sécurité du quotidien, promesse du candidat Macron, qui s'apprête à fêter ses deux ans, ou encore le paiement des heures supplémentaires et l'organisation du temps de travail des policiers.
"Ne pas céder aux sirènes du découragement"
Dans un courrier de voeux adressé à ses pairs, préfets, Eric Morvan souhaite "à [son] successeur/[sa] 'successeure' toute l'énergie nécessaire pour conduire 'le grand paquebot' qui a mobilisé tout [son] engagement au cours des 31 derniers mois".
"Je souhaite surtout à tous les policiers de ne pas céder aux sirènes du découragement face à l'adversité plurielle mais au contraire d'affirmer leur fierté d'appartenir à une très belle institution, quelles que soient les difficultés", a-t-il encore ajouté.
La nomination du nouveau directeur général de la police qui prendra la tête de quelque 150 000 fonctionnaires devrait intervenir rapidement, a-t-on appris de sources concordantes.
Si les noms de plusieurs hauts fonctionnaires circulent, membres du corps préfectoral ou issus de la maison "police", le choix de l'exécutif ne serait pas encore tranché, ont avancé ces sources.
Source : lexpress