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Les fidèles de la paroisse Saint Antoine de Padoue sont dans l'émoi. Entre révoltes, supputations et incompréhensions, ils viennent d'avoir la confirmation de la rumeur qui ne cessait d'enfler. En effet, celui qui a transformé et redonné vie à la paroisse de Moossou quitte la paroisse. Et chacun y va de son commentaire.

Le père Basile Diané, journaliste écrivain, a en effet décidé selon ses propres termes de tout "plaquer" pour se mettre au service des pauvres. Après avoir "refusé", on se souvient, une voiture de plus de 50 millions comme cadeau d'anniversaire à son jubilé d'argent sacerdotal en avril 2024 et proposé qu'on les utilise en faveur des personnes fragiles et vulnérables, le père Basile Diané vient de remettre le couvert en renonçant à sa charge de curé pour aller à la rencontre de toutes les personnes qui souffrent en Côte d’Ivoire.

Face aux multiples incompréhensions sur cette démarche insolite et pour mettre fin aux rumeurs fantaisistes, il a tenu à faire quelques précisions face aux amis de la presse.

« Les gens sont trop frileux en Côte d'Ivoire. J'ai vu cela ailleurs. Des prêtres qui s'occupent des loubards, des drogués, des prostitués etc. J'ai demandé après un temps de méditation profonde et un appel particulier du Seigneur, qu'on me décharge de ma fonction de curé pour aller m'occuper de façon spéciale de tant de personnes qui souffrent. J'ai en réalité reçu un appel très fort à mon jubilé de créer un cadre propice pour la prise en charge des veuves et surtout des orphelins. Dans mon parcours de prêtre, surtout dans ces dernières années, j'ai vécu des situations qui m'ont fendu le cœur. Des enfants qui, du jour au lendemain, ont toute leur vie qui bascule parce que leur papa est décédé. J'ai posé la question et le problème à mes supérieurs hiérarchiques qui ont compris la pertinence de ma démarche. Je dis franchement grandement merci à mon Evêque qui m'a compris et a demandé à son vicaire général de m'accompagner et de m'épauler dans ce projet ambitieux. J'ai demandé en fait ce que font l'Eglise et l'Etat pour un enfant qui va à l'école et qui perd brusquement son père qui payait ses cours. Rien. J'ai posé le même problème à tous mes amis qui ne comprennent pas ma logique, ils ont tous reconnu que rien n'est prévu. Et bien souvent, ils se souviennent pour beaucoup qu'ils ont été eux-mêmes orphelins et qu'ils ont bavé. J'ai sollicité un jour un ami maire pour voler au secours d'un cas social. Quand il m'a donné le budget alloué au social dans sa commune, j'ai compris qu'il y a urgence à agir. Depuis mon jubilé où on a révélé à tous ce ministère particulier de compassion et de miséricorde que j'exerce, je ne dors pas, les demandes d'aides affluent de partout et ce sont des cas sérieux. Je m'en vais donc créer une Ong qui va s'appeler "Vivre utile" avec des volontaires et des "fous’’ de Dieu et de l'homme comme moi pour mobiliser les moyens nécessaires pour que rapidement il soit mis fin à cette situation épouvantable de tous ceux qui ne peuvent plus continuer les cours parce qu'orphelins. Je l'ai promis au seigneur et j'y arriverai avec sa grâce.

C'est tout un programme qui sera mis en œuvre pour aussi accompagner les personnes incarcérées et surtout les femmes en situation de détresse en prison. J'ai un vaste programme avec l'Ong en constitution et j'espère pouvoir toucher le maximum de personnes en Côte d'Ivoire et à l'étranger pour la mobilisation des ressources. Cette mission dépasse le simple cadre d'une paroisse. C'est une mission nationale d'utilité publique. J'ai des demandes d'aide de plusieurs régions. Il va falloir avec rigueur et professionnalisme et en collaboration avec les caritas paroissiales pour les enquêtes agir très vite pour que ces enfants dont la vie a basculé, ne se retrouvent point frustrés et dépressifs. Souvent je me dis que j'ai eu une grâce inouïe parce que mon père m'a accompagné durant tout mon cursus. Je me dis et si par extraordinaire il était parti, ça allait être une véritable catastrophe car je ne vois pas qui était capable dans l'entourage proche de mon père de nous prendre en charge comme mon père l'a fait. Je suis incompris mais c'est une grosse vision que je porte au nom de tous.

Je veux faire de cette Ong, une référence nationale en matière d'aide aux enfants qui se retrouvent fragilisés par le décès de leur père. Bientôt je lancerai la campagne pour asseoir les bases solides de cette œuvre à la gloire de Dieu et pour le salut de tous », a détaillé le serviteur de Dieu.

Une correspondance particulière de CT