Jules Dégni, président de miss littérature CI : « Nous participons à organiser une jeunesse encline à l’amusement »
Le président du concours miss littérature Côte d'Ivoire, Jules Dégni, se veut rassurant avant l'apothéose de cette plateforme prévue au Bénin. Il évoque dans cet entretien la grand'messe du livre à Grand-Lahou.
Le concours miss littérature sera bientôt à son apothéose. Etes-vous prêt pour la couronne?
Je suis confiant car ma filleule est au travail. Nous allons rééditer l'exploit de Soro Yélé Aïcha, consacrée, il y a deux ans. Ce sera pour nous, une occasion de prouver à toute l'Afrique qu'en Côte d'Ivoire, les études sont assurées par des enseignants compétents.
Le concours gagne en performance. Et la Côte d'Ivoire caracole en tête des favoris. Peut-on dire que les filles s'intéressent de plus en plus à la lecture?
Effectivement, en seulement deux éditions, miss littérature a pris du coffre. De 100 spectateurs pour la finale à la première édition, nous sommes passés à 500 à la deuxième édition. Pour la troisième édition, nous visons deux salles de spectacle: l'institut pasteur ou le palais de la culture. Nous espérons que les autorités nous faciliteront l'accès de ces sites. L'objectif d'un tel concours de littérature, c'est de susciter l'émulation chez les filles. J'en suis certain, miss littérature est une plateforme qui motive les filles à lire.
Malgré toute la détermination de votre organisation l'on a l'impression que le concours n'est pas privilégié au niveau de la tutelle. Qu'en dites-vous?
La tutelle nous suit de loin et nous a fait un clin d'œil. Mais nous visons haut. C'est vrai que nous ne pouvons pas rivaliser avec miss beauté de Victor Yapobi qui bénéficie de gros sponsors. Et qui octroie une voiture, une villa et plus de 10 millions à la miss mais au moins si on nous accompagne avec une aide de 5 millions, nous pouvons organiser la prochaine édition. Nous sommes un peu déçus du mutisme des ministères et institutions que nous avons sollicités. Vous savez, nous participons à éduquer une jeunesse encline à l'amusement. N'eût été le coup de pouce de certaines personnes, j'aurais eu du mal à organiser la finale. Je salue ici Mariame Gba, Sonia Boguifo, Odile Pohann, Chérif Diabaté, Catherine Koissy, Tiburce Koffi, Macaire Etty etc. La liste est longue.
La 6è édition du festival Efrouba de Grand-Lahou enregistrera-t-elle des innovations?
Efrouba acte 6, c'est l'édition de la maturité. Nous la voulons cette année plus festive avec une ambiance spéciale à la nuit du conte : il y aura la participation des groupes woyos Youssoumba de la côtière et de grands conteurs. De même, Artérial qui est une organisation mondiale culturelle sera présente et profitera pour faire son AG annuelle. Le pays à l'honneur est le Gabon. L'aspect festif sera couronné par les visites touristiques.
Les festivaliers de Grand-Lahou ont-ils fini par épouser le livre comme fidèle compagnon?
Je crois que petit à petit la population s'approprie le festival. La présence à nos côtés du maire, du préfet, des têtes couronnées, des chefs de service, des enseignants de la ville et du reste de la population est une preuve évidente que Lahou a épousé le livre comme compagnon.
Pensez-vous disposer de solides potentialités pour une bonne organisation de ces 2 plates-formes à la même période?
J'ai autour de moi une équipe qui travaille. Hilaire Kobena s'occupe spécialement du festival. C'est lui qui coordonne tout. Pour miss, c'est moi avec une équipe. Cette année, c'est la finale africaine qui est organisée par Carmen Toudonou fondatrice de miss littérature. Donc en réalité cette année, j'ai moins de boulot. Mais pour ceux qui me connaissent, je n'ai pas peur de m'investir dans la culture. Je suis dans la culture depuis 1989 date à laquelle j'ai commencé à enseigner. J'ai plein d'idées qui bouillonnent en moi. J'attends juste un accompagnement pour faire éclater mes idées. Je lance un appel pressant aux autorités de nous donner un coup de pouce. Nous allons au Bénin, le 20 juillet pour représenter la Côte d'Ivoire face au Togo, au Cameroun, au Niger, au Tchad, à la Guinée, au Burkina Faso et au Bénin. Le billet d'avion, le test Covid, l'hébergement, la restauration... sont des charges lourdes. Chaque personne de bonne volonté peut nous aider.
Réalisée par Àimé Dinguy's N.