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MAUVAISE NOUVELLE. La Côte d'Ivoire doit être classée parmi les champions du monde de la diversion. Au Conseil des ministres du mercredi 8 mai 2024, le gouvernement a repété à l'envi les performances déjà connues du pays.

Il se classe neuvième, troisième et deuxième puissance économique respectivement en Afrique devant la Tanzanie, en Afrique francophone derrière l'Algérie et le Maroc, et en Afrique de l'ouest derrière le Nigeria.

Il n'y a, en réalité, rien de nouveau. Depuis bien longtemps, le pays occupe ces rangs. Mais si le gouvernement se sert de ce disque rayé, c'est uniquement pour essayer de noyer le poisson ou cacher le soleil avec la main.

Car, il y a une mauvaise nouvelle. Qui tombe comme un couperet. La Côte d'Ivoire est revenue au rang des pays pauvres très endettés (PPTE).

En effet, le communiqué du Conseil des ministres est explicite: "Le Conseil a adopté un décret de ratification de l'accord portant création de la Facilité africaine de soutien juridique. La Facilité est une institution publique internationale créée auprès de la BAD en vue d'accompagner les pays pauvres très endettés (PPTE) dans les négociations et surtout les contentieux qui les opposent aux créanciers agressifs connus également sous la dénomination de fonds vautours."

La Côte d'Ivoire, qui n'a cessé de vivre au-dessus de ses moyens pour s'endetter aveuglement, est prise au piège. Depuis l'accord d'avril 2023 avec le FMI, le pays se trouve sous ajustement structurel. Et en sollicitant un dispositif en faveur des PPTE, il reconnaît qu'il est redevenu PPTE.

Et plus grave, mauvais payeur, il fait face à des "fonds vautours" et cherche des soutiens extérieurs pour se sauver. Comme la procureure Fatou Bensouda avec ses "témoins hostiles" à la CPI, la Côte d'Ivoire est opposée, sur le marché de la dette, à des "créanciers agressifs" qui veulent, hic et nunc, le remboursement de leurs prêts. Et le glas sonne.

Une contribution de F. M. Bally