Lakota / Révoqué par un arrêté préfectoral, le chef de Zokolilié : « Le préfet a promis de me réhabiliter »
A Zokolilié, village situé à 12 km de Lakota, chef-lieu de département, le chef Noël Gnepié Boga est contesté par une partie de sa population. Au nombre de leurs griefs, « lotissement illégal, vente de lots de façon frauduleuse, gestion des régies financières du village depuis 12 ans sans traçabilité, adultère commis » etc.
Ce qui a amené le préfet de Lakota à prendre contre lui, après une enquête de la gendarmerie, un arrêté de révocation, le 2 avril 2024. « Monsieur Gnepié Boga Noël, agent de la Cie à la retraite et planteur, né le 10 janvier 1949 à Lakota, est relevé de ses fonctions de chef de village de Zokolilié, sous-préfecture de Lakota, pour fautes dûment constatées », peut-on lire à l’article premier de cet arrêté n°26/ PL/ SG-D2 portant destitution de Monsieur Gnepié Boga Noël de ses fonctions de chef du village de Zokolilié sous-préfecture de Lakota. Mais depuis cette date, le chef est resté à son poste. Joint par téléphone, Noël Gnepié Boga a donné sa version.
A la vérité, le chef de Zokolilié conteste la régularité de l’arrêté du préfet. « La destitution d’un chef doit respecter des règles. En principe, le chef doit être protégé par l’administration », a-t-il réagi. Avant d’interroger : « est-ce qu’un individu peut faire un bras de fer avec le préfet, représentant du chef de l’Etat dans sa circonscription ? ».
Le chef dénonce par ailleurs l’attitude des gendarmes chargés de mener l’enquête. « Quand le gendarme a fait son enquête, il a refusé que je lise le rapport. Ce n’est pas juste », a-t-il accusé. Quant à sa révocation, le chef de Zokolilié nous apprend que le préfet a pris l’engagement de le réintégrer.
« Le préfet a dit devant la chambre des rois et chefs traditionnels qu’il va me réhabiliter. C’est ce que j’attends », a fait savoir Noël Gnepié Boga. Concernant les accusations de mauvaise gestion, le chef de Zokolilié soutient que « ce n’est pas le chef qui construit les écoles ». « Est-ce que c’est le chef qui construit les écoles, les logements de maîtres, les centres de santé ? Avant moi, il y a eu 4 chefs qui sont passés, qu’ont-ils fait ? Moi, je ne me vois pas dans toutes ces accusations. Ils ne sont pas à leur premier fait », réplique le chef. Qui accuse les cadres qui gèrent le château d’eau de n’avoir jamais fait de bilan.
« Le château d’eau est géré par les cadres depuis plus de 20 ans. Ils n’ont jamais rendu compte ». Par ailleurs, nous apprenons, par la voie du porte-parole de la chefferie, que l’arrêté du préfet fait l’objet d’un recours devant la justice ivoirienne pour excès de pouvoir.
A.K.