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Contribution des institutions sous-régionales de l’Afrique de l’ouest dans le domaine des changements climatiques ». C’est sous ce thème que la BOAD, les Commissions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ainsi que le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) ont animé un panel sur le site de la COP21 mercredi 2 décembre 2015.

Dans sa communication, le Président de la BOAD, Christian ADOVELANDE, a fait ressortir les initiatives prises par son institution pour se faire accréditer comme Agence d’exécution des différents mécanismes financiers de la CCNUCC. La BOAD a ainsi été accréditée comme Entité Régionale de mise en œuvre du Fonds d’Adaptation (mai 2011), et du Fonds pour l’Environnement Mondial (juin 2015). Le processus est en cours avec le Fonds Vert pour le Climat.

L’objectif visé par la BOAD est de faciliter l’accès des pays de l’UEMOA aux ressources de la finance climat, et de  leur apporter un appui adapté dans le cadre de la réalisation de projets destinés à bâtir une résilience face aux risques climatiques. La BOAD ambitionne ainsi, à travers sa stratégie Environnement-Climat 2015-2019, de mobiliser et d’octroyer au moins 80 milliards de francs CFA de financement de projets climat sur les 5 ans.

 Christian ADOVELANDE relève cependant que  les volumes de financement des différents mécanismes financiers vers l’Afrique subsaharienne n’ont représenté, en 2013,  que 4% du total des flux, soit 13,2 milliards de dollars et ce, malgré le fait que cette partie du monde soit la plus exposée aux conséquences du changement climatique. Ces financements sont insuffisants au regard des besoins de financement et des politiques en matière de changements climatiques dans l’UEMOA, dont les coûts prévisionnels de mise en œuvre sont estimés à 117,3 milliards de dollars.

« Cette situation interpelle la BOAD dans son rôle de Banque de financement du développement des Etats de l’UEMOA et justifie son plaidoyer pour la mobilisation de ressources financières dédiées pour lui permettre de poursuivre son action d’accompagnement de ses Etats membres dans un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique ». 

Le Président de la BOAD estime qu’en plus des mécanismes mondiaux existants, des efforts devront être fournis aux niveaux régional, national et local pour mobiliser des ressources supplémentaires pour la réalisation d’investissement productifs et sobre en carbone. «  Les Etats doivent faire preuve de créativité et d’innovation pour mobiliser des ressources internes, moteur le plus essentiel du développement. A cet effet, la BOAD, qui dispose d’une expérience avérée en matière de financement et de mobilisation de ressources, pourrait se positionner comme partenaire stratégique ».  Parmi les pistes à explorer,  Christian ADOVELANDE indique l’intégration des changements climatiques dans les processus budgétaires nationaux ; l’implication du secteur privé, qui offre des perspectives de financement à travers des partenariats public-privé ;  la création d’un Fonds africain pour les changements climatiques, pour répondre aux besoins spécifiques de l’Afrique ; l’institution de taxes pour financer les programmes d’adaptation au changement climatique ; l’émission d’obligations vertes. La BOAD est disposée à apporter aux Etats un appui adapté par le biais de divers instruments, depuis les financements jusqu’aux services de Conseil en passant par l’Assistance technique dans la réalisation de projets destinés à bâtir une résilience face aux risques climatiques.

Aimé Aka

Source : Sercom