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Des journalistes membre du Réseau des agents des médias engagés pour le droits des enfants (Ramedeci) et le Conférence des médias contre le tabagisme, l’alcoolisme et la toxicomanie en Côte d’Ivoire (Comtatci) étaient en formation hier au siège de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans le cadre d’un atelier organisé autour du thème ‘‘Les techniques de plaidoyer à l’endroit des organisations de la société civile et des journalistes en matière de lutte anti-tabac en Côte d’Ivoire’’. Il s’agissait pour l’ONG CluCod (Comité/Club Universitaire pour la lutte contre la drogue et les autres pandémies) en partenariat avec l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (Acta), de soutenir l’adoption de la loi antitabac en Côte d’Ivoire et limiter l’interférence de l’industrie du  tabac.Ainsi après des réflexions et des échanges sur les stratégies de la presse pour soutenir l’adoption de la loi anti-tabac, exposer et dénoncer l’interférence de l’industrie du tabac et assurer une couverture médiatique intensive de la journée mondiale sans tabac en Côte d’Ivoire, les participants ont adopté un plaidoyer médiatique pour la lutte anti-tabac. On note entre autres propositions dans ce plaidoyer, l’appropriation et la vulgarisation du projet de loi anti-tabac en attente d’adoption par les députés, la formation des journalistes, l’intensification du lobbying des journalistes auprès des élus du peuple, l’implication des patrons de presse dans le combat des journalistes contre le fléau, la production d’articles sur les activités des industriels du tabac, la créationd’un comité d’éveille pour surveiller et dénoncer les agissements des industriels du tabac, la créationd’un prix sectoriel pour motiver les journalistes à écrire de grands articles pour dénoncer l’interférence des industries du tabac sur la lutte contre le tabagisme, la création d’un fonds de soutien au combat médiatique contre le fléau, la créationd’une plate-forme de sensibilisation à travers les réseau sociaux, l’initiation d’actions de grande envergure (caravane, déclaration des organisations professionnelles de la presse…)  à l’occasion de la journée mondiale de la lutte anti-tabac.

 

Le tabac tue plus que le sida

Il faut noter que cet atelier de formation a été l’occasion pour les formateurs de tirer la sonnette d’alarme sur la situation préoccupante du tabagisme dans le monde et particulièrement en Côte d’Ivoire. Il ressort en effet des communications que le tabagisme tue chaque année environ 6 millions de personnes, dont 600 000 non-fumeurs. Et en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, le taux général de fumeurs est de 14% de la population et 5 000 décès annuels.

Pour Dr Deowon Mohee, Secrétaire exécutif de l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique, le tabac tue plus que le sida, la tuberculose, le paludisme, la drogue illicite, les accidents de la route, les meurtres, les suicides”. A l’en croire, “plus d’un milliards cent million de francs CFA de personnes âgées de plus de 15 ans fument dans le monde, soit21% de la population mondiale âgées de plus de 15 ans”. Aussi, poursuit-il : “le tabagisme est une épidémie qui a des conséquences dévastatrices sanitaires, sociales, économiques et environnementales, car sa consommation et l’exposition des non-fumeurs à la fumée du tabac provoque la mort, la maladie et l’incapacité.”D’où l’urgence de prendre à bras le corps la lutte anti-tabac. C’est d’ailleurs pourquoi les participants ont saisi l’opportunité pour dénoncer le fait que le projet de loi anti-tabac adopté depuis le 17 décembre 2014 par le gouvernement ne soit pas jusqu’à ce jour sur la table des députés pour son adoption définitive.

Abou Adams