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Les Mauritaniens vivant en Côte d’Ivoire ont vibré les 26 et 27 Juin derniers aux rythmes de l’édition 2017 de Ramadan Chez Nous. Et ce, dans le cadre de la célébration de la Fête de l’Aid El Filtre. Dans cet entretien, l’initiateur de cet événement et par ailleurs président de l’Action culturelle et sportive des boutiques mauritaniennes de Côte d’Ivoire (Acsbmci), nous donne les motivations et les objectifs.  

 

Chaque année vous organisez dans le cadre du jeûne musulman une célébration particulière dénommée Ramadan Chez Nous. Comment est né cet événement ?

J’organise les activités culturelles à l’intention de la communauté mauritanienne  depuis 1992. Il s’agissait pour nous de créer un cadre d’expression et de communication pour les commerçants mauritaniens et leurs fournisseurs (producteurs et distributeurs) des produits de grandes consommations, afin qu’ils puissent mieux exercer leurs activités. Et nous avons d’abord commencé en 1992 avec la célébration de la fête de l’indépendance de la Mauritanie en Côte d’Ivoire. Dieu merci la communauté mauritanienne et les Ivoiriens ont adopté l’initiative. C’est ainsi qu’en 2011 nous avons décidé d’ajouter un deuxième événement en créant Ramadan Chez Nous. Une célébration de la fête de l’Aid El Filtre en deux soirées avec la communauté mauritanienne.

 

Justement vous venez de boucler l’édition 2017. Quel bilan faites-vous ?

Les choses se sont bien passées.  A chaque édition nous essayons d’apporter un plus à la manifestation à travers des innovations. Chaque année nous lançons donc le concours de la meilleure boutique à l’occasion de Ramadan Chez Nous et les résultats sont connus dans le cadre de la soirée de célébration à Abidjan de la Fête de l’Indépendance de la Mauritanie, qui se tient les 28 et 29 novembre. Et c’est ce que nous avons fait à l’édition 2017 de Ramadan Chez Nous. Cette année nous avons gardé les même critères de notation, mais  avec un petit changement. Contrairement aux éditions précédentes, nous avons en termes de catégories évalué les boutiques par article. Nous allons donc récompenser à la prochaine soirée, les meilleurs vendeurs de boisson, de lait, de produits cosmétiques, de savons et de couches de bébé, etc. Et c’est parmi ces lauréats qu’on sortira la meilleure boutique de l’année 2017.

 

Au-delà du concours, de la communion entre commerçants mauritaniens  et autres acteurs du commerce, Ramadan Chez Nous c’est aussi des concerts. Que s’est-il passé cette année ?

Côté Chow nous avons continué dans la même dynamique. Nous avons eu des artistes venus de la Mauritanie. Le public a communié par exemple avec la star de la musique mauritanienne Nana. Il y a eu aussi des humoristes, qui sont de plus en plus demandés par la communauté mauritanienne.

 

Vous avez à vos actifs deux grands événements : la célébration de la Fête de l’Indépendance de la Mauritanie et Ramadan  Chez Nous. Quel bilan faites-vous aujourd’hui ?

Le bilan est largement positif, quand je regarde de là où on vient depuis 1992. Je me rappelle il y a quelques années quand je parlais de ce projet à des amis jeunes ivoiriens, il me disait d’arrêter de rêver parce qu’on ne connaît pas en Côte d’Ivoire un artiste mauritanien qui chante et ce n’était pas possible d’organiser des spectacles de ce genre avec des artistes. Et c’est surtout  ce qui m’a motivé à tout mettre en œuvre pour réaliser cette ambition que je caressais depuis des années.  Parce que j’estimais que chaque peuple à une culture et il n’était pas normal qu’elle soit méconnue dans un environnement où vit en majorité ce peuple. C’était donc un défi pour moi de montrer aux Ivoiriens la communauté mauritanienne  sous un angle culturel et artistique,  au-delà de son métier traditionnel de boutiquier. Et c’est vraiment une satisfaction morale pour moi d’avoir réussi à instaurer ce brassage culturel  entre Ivoiriens et Mauritaniens à chaque édition de nos deux activités.  A cela il faut ajouter la confiance que nous accordent aujourd’hui les annonceurs  et des personnalités comme le maire de la commune d’Abobo, Adama Tounkara et celui d’Adjamé, Youssouf Sylla.

 

Réalisé par ABOU Adams