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L'artiste-musicien arrangeur et compositeur d'origine congolaise, Fredy Massamba, a séjourné en Côte d'Ivoire dans le cadre de la 11ème édition du Marché des arts du spectacle d'Abidjan (Masa). Il vante les mérites du Masa. Pour lui, cette biennale des arts vivants est un événement incontournable pour les artistes africains.

 

Les grands rendez-vous culturels comme le Masa n'ont plus de secret pour vous. Quel est votre regard sur les festivités du Masa 2020?

Ça se passe bien. C'est un lieu de rencontre. C'est un marché où les artistes viennent proposer leur travail, leur projet personnel. C'est aussi un lieu de rencontre professionnelle parce qu'il y a beaucoup de choses qui se font autour de l'événement. Il y a des professionnels qui viennent de partout pour se retrouver ici à Abidjan afin de partager leurs expériences, et surtout, pour rencontrer des artistes qui vont devenir sûrement des super stars demain. On en a eu à l’époque en 1995,  avec le passage des artistes comme Dobet Gnoharé, Les tambours de Brazza, Les Gos du Koteba et Manou Galo à l'époque du groupe Woya. Tous ces talents ont signé au Masa avant de prendre leur envol sur la scène internationale. Donc le Masa, c'est une grande rencontre mais c’est un tremplin pour nous les artistes. C'est un rêve d'être ici. Ça se passe bien.

 

On peut donc dire que le Masa est un vivier culturel ?

Oui. C'est une plate-forme qui permet non seulement aux professionnels du monde des arts de créer des contacts, mais surtout, de poser l’acte. C'est comme des athlètes qui courent toute l’année pour préparer un seul championnat du monde de l'athlétisme. Ça se passe une seule fois dans l'année. Vous imaginez qu'après toute une année de travail l'athlète rate le rendez-vous. Et c’est ce qui se passe ici au Masa. Un artiste ne doit pas rater le Masa. Tu as travaillé toute une année pour poser l'acte et rencontrer des professionnels qui vont te permettre d'aller sur des scènes internationales pour pouvoir faire ta vie, booster ta carrière et emmener ta culture chez les autres.

 

Tu viens de gratifier le public d'un concert acoustique, en compagnie de quatre grandes voix féminines de la musique francophone. Comment est né ce projet de spectacle avec des dames ?

C'est un ami sénégalais qui m'a parlé de ce projet. Il m'a dit qu’il aimerait monter un projet avec des artistes de Marseille (Les Dames de la Juliette) et de l'Afrique. C'est ainsi qu'il a fait un casting pour sélectionner Mouna du Sénégal, Matibé Géneviève du Tchad, Koudi du Bénin, Tirane de la Côte d'Ivoire, Fani Faya lauréate des jeux de la Francophonie ici en Côte d'Ivoire, il y a quelques années. Il a donc rassemblé toutes ces énergies, ces talents, ces visionnaires de la musique africaine par excellence. Mais il voulait une direction artistique. C'est ainsi qu'il a décidé que je m’occupe du volet Afrique du projet. Il s'agit d'un projet voix-guitare avec quelques accessoires juste pour vous donner du rythme.  Ce concert que vous venez de voir est une première restitution au Masa. Mais dans l'avenir ça va se passer sous forme de show cases dans de petites salles bien fermées de 500 ou 600 places pour montrer vraiment la qualité et la puissance des voix que ces cinq dames ont déposé dans le cadre de ce projet. Et je tiens à préciser que nous avons réalisé cinq chansons en deux jours ici à Abidjan dans le cadre du Masa.

 

Après ce passage au Masa qu'allez-vous faire de ce répertoire de cinq titres ?

Pour l'instant nous travaillons à avoir un répertoire de 15 titres maximum. Ensuite on montera un bon projet de spectacles pour faire tourner ces belles voix en Afrique et Europe. 

 

Quels sont les projets personnels de Fredy Massamba ?

C’est le 3ème album qui arrive. C'est bien avancé. Je suis presqu’à sept ou huit titres. Et je suis dans un projet de jazz où je chante Beethoven mais dans ma langue maternelle. Et puis, je viens de boucler une grosse tournée de plus de 100 dates avec des Africains qui font du mozart. Et donc, on a fait une tournée d'une année et demie dans toute l'Europe et en Afrique du Sud.

 

Propos recueillis par Adams Abou