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73 membres présumés d'une secte qui pratiquaient le jeûne extrême à des fins religieuses dans une forêt de l'est du Kenya ont trouvé la mort. Leur nombre qui était de 58 auparavant, est passé à 73 morts, a-ton appris, ce lundi 24 avril 2023, des sources policières.

« Nous avons retrouvé 73 corps dans la forêt jusqu'à ce soir » et les recherches de nouveaux corps « se poursuivront demain », a indiqué à l'AFP un policier impliqué dans l'enquête. Le chiffre de 73 morts a été confirmé par un autre responsable policier.

Les fidèles avaient été appelés par leur leader à « jeûner » pour rencontrer Jésus et atteindre le paradis. Pour le président kényan William Ruto, cette affaire s’apparente à du « terrorisme ».

L’effroi secoue le Kenya alors que la police continue de découvrir de nouvelles dépouilles, présumées être celles de fidèles d’une secte, dans la forêt de Shakahola, près de la ville de Malindi, dans l’est du pays.

Selon des sources policières, un nouveau bilan, annoncé ce 24 avril en fin d'après-mi, fait état de 73 personnes retrouvées mortes et présumées appartenir à l’Église Internationale de Bonne Nouvelle.

Les fidèles avaient été appelés par leur leader, le pasteur Paul Mackenzie Nthenge, à « jeûner » pour rencontrer Jésus et atteindre le paradis.

Alors que les fouilles continuent et que le bilan humain s’alourdit, l’affaire provoque des réactions en cascade au Kenya.

Le président kényan William Ruto s’indigne 

Le président William Ruto s’est ainsi exprimé pour la première fois sur cette affaire, ce lundi matin. Selon lui, la situation à Shakahola s’apparente à du « terrorisme ». Il a qualifié le pasteur Paul Mackenzie Nthenge de « criminel » dont la place est en prison.

Le ministre de l’Intérieur kényan avait déjà qualifié sur Twitter dimanche les décès de « massacre » et déclaré que le terrain était désormais considéré comme une « scène de crime ». Il a prévu de se rendre sur place demain et a annoncé des renforts pour appuyer les recherches.

Car l’ampleur de la tâche inquiète. Les enquêteurs ont plus de 300 hectares de terrain à passer au peigne fin. Et des fidèles sont peut-être encore en vie.

Vingt-neuf d’entre eux ont déjà été retrouvés vivants selon la police et sont hospitalisés, certains continuant de refuser de s’alimenter.

La Croix-Rouge kényane a enregistré 112 signalements de personnes portées disparues

La Croix-Rouge kényane a déjà enregistré 112 signalements de personnes portées disparues à son bureau de recherche sur place.

Paul Mackenzie Nthenge s’est, lui, déjà rendu à la police et est en détention avec six de ses fidèles. Il avait déjà été arrêté le mois dernier après que deux enfants sont morts de faim. Mais il avait été libéré en échange d’une caution.

L’affaire doit être examinée devant la justice le 2 mai 2023.

A.K. avec Rfi