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Michaëlle Jean aura bataillé jusqu’au bout pour tenter d'assurer sa réélection à la tête de l'Organisation Internationale de la Francophonie. Sa tactique : amener les Etats membres à se rendre compte qu’elle incarnait mieux les valeurs de l’Oif que le pays de provenance de sa concurrente.

Dans le discours qu’elle a prononcé à l’ouverture du 17ème sommet de la Francophonie, hier jeudi 11 octobre,  Michaëlle  Jean a indirectement  appelé les pays membres de l’Oif à défendre les valeurs et les principes de la francophonie en ne votant pas pour une candidate issue d’un régime dit “répressif “« L’histoire nous apprend que l’on ne sait pas apprendre de l’histoire », assène-t-elle d’entrée avant de poursuivre : « Disons-nous bien que l’immobilisme, l’atermoiement et les compromis sont déjà une forme de régression. Car une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde ».

Les principes que semblent évoquer Michaëlle  Jean sont entre autres la démocratie et le respect des droits de l’homme. « Sommes-nous prêts à accepter que la démocratie, les droits et les libertés soient réduits à de simples mots que l’on vide de leur sens au nom de la realpolitik, de petits arrangements entre Etats ou d’intérêts particuliers », lance-t-elle à l’assistance. En effet, on reproche souvent au régime de Kagamé sa politique peu favorable au respect des droits de l’homme.

Michaëlle Jean fait également observer que l’Oif s’est dotée de textes normatifs et de références exigeantes sur la démocratie et les droits de l’homme sous l’impulsion de ces dirigeants qui (s’apprêtaient à voter pour la candidate du Rwanda).Une façon de les mettre devant leurs responsabilités. Malgré son discours offensif, les pays membres de la Francophonie ont désigné ce vendredi matin la Rwandaise Louise Mushikiwabo pour lui succéder à la tête de l’organisation.

A.K. avec lenouvelletribune