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MENACES SUR LA COHÉSION. Le PDCI-RDA n'a pas encore fixé la date de sa Convention, mais un grain de sable raie l'engrenage: Jean-Louis Billon, qui n'en démord pas.

Le comité ad'hoc de doyens et sages du parti mis sur pied pour le convaincre d'abandonner ses ambitions pour l'élection présidentielle du 25 octobre 2025, a échoué.

La résolution du 8è Congrès extraordinaire du 22 décembre 2023, disposant que "le président élu (Tidjane Thiam) est le candidat du PDCI à la Convention d'investiture pour l'élection présidentielle de 2025", n'a pas connu plus de succès.

En effet, s'il a renoncé, parce que ne répondant pas aux critères d'éligibilité, à briguer la présidence de l'ancien parti unique, Jean-Louis Billon ne se dissuade point à défendre les couleurs du parti au prochain scrutin. "Je confirme ma détermination à maintenir ma candidature à la présidentielle de 2025," clame-t-il.

Avec son slogan "Passons la vitesse supérieure", il se prépare à affronter le président Thiam à la Convention. Aussi, d'Abidjan à l'intérieur du pays en passant par les marchés et des conférences, parcourt-il monts et vallées.

Et il revendique son légalisme. Avec son équipe, il est convaincu que la résolution de l'instance suprême du parti ne dirime pas les textes en vigueur. Les articles 93 des Statuts et 123 (alinéa 2) du Règlement intérieur disposent: "La désignation du candidat du parti à l'élection présidentielle est faite au cours d'une Convention dite Convention d'investiture."

Pour cette ambition, vingt-quatre heures après sa nomination dans le bureau exécutif de Tidjane Thiam, Billon a démissionné, le 5 mars 2024, de son poste de secrétaire exécutif en charge de l'entrepreneuriat et des relations avec le secteur privé. Et il veut aller jusqu'au bout, quitte à ramer à contre-courant de l'opinion générale et apparaître comme un frondeur et un cheval de Troie.

Le président Thiam mesure les menaces pour la cohésion d'un parti qui, après des débauchages et départs de nombreux militants, revient de très loin. Et si l'on en croit Kouassi Bredoumy, le porte-parole du parti, il est favorable à une Convention élective et donc, à une candidature de Billon, pour désigner le candidat à la présidentielle.

À la passation des charges, il déclarait: "Nous devons d'abord, à l'intérieur de notre parti et à l'échelle de toute la nation, être les chantres de l'unité", en gardant "les bras grands ouverts." Et il se trouve au pied du mur.

Une contribution de F. M. Bally