Qualifications pour la zone Afrique du Mondial 2018 / Vers une 5ème journée décisive pour les équipes africaines
La 5ème et avant dernière journée des matches de groupe des éliminatoires, zone Afrique, de la coupe du Monde 2018 débute demain vendredi pour prendre fin dimanche. Et cette journée, selon Jeune Afrique, s’annonce décisive pour plusieurs pays encore en course pour la qualification. La Tunisie, le Nigeria et l’Égypte pourraient par exemple se qualifier avant la fin des éliminatoires. Ce qui veut dire que de nombreuses sélections vont jouer très gros à l’occasion de cette cinquième journée. Certaines confrontations directes seront lourdes de conséquences, notamment pour la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Gabon, le Sénégal ou même le Burkina Faso. Dans le groupe A, Guinée-Tunisie et Libye-RD Congo du 7 octobre seront âprement disputés. En effet, en prenant quatre points aux Congolais lors des troisième et quatrième journées (2-1, 2-2), les Aigles de Carthage de Tunisie ont placé la barre très haut, alors qu’il ne reste que deux matches à disputer. Un succès ou un match de la Tunisie à Conakry et une défaite de la RD Congo contre la Libye à Monastir enverrait les Nord-Africains en Russie avant même le dénouement de ce groupe A. Pour l’ancien gardien de but camerounais Thomas Nkono, les Tunisiens ont sans doute fait le plus dur le mois dernier à Kinshasa (2-2). « Même si les équipes maghrébines ont traditionnellement des difficultés en Afrique subsaharienne, le fait que la Guinée soit éliminée devrait avoir un certain impact. Je pense que la RDC va battre la Libye et que la Tunisie fera match nul à Conakry », a supposé l’entraîneur des gardiens du club espagnol, l’Espanyol Barcelone. « A mon avis, cela se jouera lors de la dernière journée. Je fais de la Tunisie le favori, car j’ai du mal à imaginer qu’elle échouera chez elle contre les Libyens. Mais on ne sait jamais ce qui peut arriver ». En cas de défaite des joueurs de Nabil Maaloul et de succès de la RD Congo, la dernière journée serait décisive pour la qualification, laquelle pourrait se jouer à la différence de buts. Attendons de voir. Dans le groupe B, les affiches Nigeria-Zambie et Cameroun-Algérie vont être très importantes. Notamment pour la première entre Nigérians et Zambiens.
Au cas où il remporte le match contre la Zambie demain vendredi, le Nigeria se qualifiera automatiquement avant le terme des rencontres de poule pour sa sixième phase finale de la coupe du Monde. A la lecture de son parcours quasi parfait dans ce groupe B, cette issue serait logique pour le Nigéria aux yeux de Thomas Nkono. « Les Nigérians sont dans une excellente dynamique. Ils ont battu le Cameroun 4-0, en profitant des erreurs défensives des Lions. Ils ont des joueurs expérimentés, l’équipe joue plutôt et je pense qu’elle est supérieure à la Zambie ». a confié Thomas Nkono. Les Super Eagles, faut-il le rappeler, qui joueront à Uyo, où ils ont déjà battu les Cameroun et l’Algérie (3-1) en septembre dernier, seront au complet pour accueillir les Chipolopolo de la Zambie, lesquels devront obligatoirement s’imposer pour garder une chance d’aller en Russie lors de la dernière journée. De leur côté, camerounais et algériens, déjà éliminés, s’affronteront à Yaoundé avec comme objectif de mieux terminer ces qualifications qu’ils les ont débutées.
Demain Mali-Côte d’Ivoire et samedi Maroc-Gabon, duels à distance
Dans ce groupe C, la Côte d’Ivoire est certes en tête mais elle n’est pas à l’abri des menaces du Maroc et aussi du Gabon, mathématiquement en course pour une qualification. Sauf le Mali qui est éliminé, depuis la journée précédente. Si elle avait eu la bonne idée de bien négocier son match face au Gabon à Bouaké, trois jours après avoir brillé à Libreville (3-0), la Côte d’Ivoire serait toute proche d’une quatrième qualification consécutive pour la Coupe du Monde. Seulement, les Éléphants ont non seulement perdu (1-2), mais ils ont relancé des Panthères qui n’en demandaient pas tant. « J’ai l’impression que les Ivoiriens manquent de stabilité, de régularité. Ils ont du mal à aligner deux bons résultats de suite, alors que leur effectif est tout de même un des meilleurs d’Afrique », affirme Ali Fergani, l’ancien milieu de terrain puis sélectionneur de l’Algérie.
A Bamako, les champions d’Afrique 2015, privés de plusieurs joueurs (Seri, Gervinho, Doumbia, Gradel, Zaha, A. Traoré), n’auront pas droit à un deuxième joker, face à des Maliens hors course. « Si elle joue sur sa valeur, elle doit s’imposer », a reconnu l’ancien joueur de la sélection algérienne. Un succès la placerait en ballotage favorable, à un mois d’une possible « finale » face au Maroc, le 6 novembre prochain à Abidjan. « Les Marocains vont avoir beaucoup de pression, et ils devront se méfier du Gabon, toujours imprévisible, qui récupère Aubemeyang », a déclaré Thomas Nkono. Qui a ajouté : « A mon avis, les Lions de l’Atlas vont s’imposer sur une petite marge, mais j’ai tendance à penser que ce sont les Ivoiriens qui se qualifieront. Même s’ils ne sont pas très réguliers ces derniers mois, ils ont un calendrier un peu plus favorable que le Maroc. Cette qualification se jouera à très peu de choses ». Dans le groupe D, là également La décision de la FIFA de faire rejouer le match Afrique du Sud-Sénégal (2-1, le 12 novembre 2016) a ajouté un peu plus de suspens à un groupe déjà serré. Ali Fergani est convaincu d’une chose : la qualification se jouera entre le Burkina Faso, le Cap Vert et le Sénégal. « L’Afrique du Sud, j’ai du mal à y croire. Elle ne décolle pas, elle déçoit. Je pense que le Burkina Faso, qui ne cesse de progresser depuis plusieurs années, ramènera au moins un point de Johannesburg », assure Fergani. Pendant ce temps, le Cap Vert, re-boosté par ses deux derniers succès face aux Bafana-bafana (2-1, 2-1) pourrait mettre tout le monde d’accord en cas de succès contre le Sénégal. « Les Sénégalais sont les favoris du groupe, car ils disposent des meilleures individualités, avec Mané, Keita, Gueye ou Sow. Mais ils ne gagnent pas de titres et ils n’ont pris que cinq points en quatre matches. Le Sénégal a encore trois matches à jouer. C’est un avantage sur le papier. Un match nul au Cap Vert serait un minimum. J’ai du mal à imaginer les Lions perdre, mais les Cap Verdiens peuvent très bien être la grosse surprise de ce groupe ». Le match entre l’Afrique du Sud et le Sénégal devrait être rejoué le 9 novembre prochain, trois jours après les retrouvailles entre les deux sélections à Dakar. Les quatre équipes du groupe peuvent encore se qualifier. Enfin, le groupe E de ces éliminatoires avec les oppositions Ouganda-Ghana et Egypte-Congo. Cela pourrait être un des évènements de cette cinquième journée. En effet le Ghana, présent lors des trois dernières phases finales, est au bord d’une élimination. Avec cinq points soit quatre de retard sur l’Egypte, le leader et un déplacement délicat à Kampala, où les Cranes sont quasiment invincibles, les Black Stars n’ont plus leur destin en main. Pour croire à une qualification avant d’accueillir les Pharaons le 6 novembre, les Ghanéens devront s’imposer en Ouganda et miser au mieux sur un nul des Égyptiens face au Congo à Alexandrie. Un scénario improbable, d’autant que James Kwesi Appiah, le sélectionneur, a décidé de se passer des frères André et Jordan Ayew. « Sincèrement, je ne vois pas comment la qualification pourrait échapper à l’Égypte, même si les Ougandais peuvent créer une énorme surprise. Les Pharaons mériteraient d’aller en Russie, parce qu’ils sont réguliers, ils disposent de quelques très bons joueurs, dont Mohamed Salah et ce que ce pays représente en Afrique », a énuméré Ali Fergani. Une liste qui ne reprend pas forcément la qualité du jeu proposé par les septuples champions d’Afrique, notamment lors de la dernière CAN au Gabon, lors de laquelle l’Égypte est parvenue en finale en pratiquant un football froid et calculateur. On comprend maintenant pourquoi cette 5ème et avant dernière journée sera décisive pour la qualification.
K.N-G